Quarante-cinq ans après la mort de Charles de Gaulle, le 9 novembre 1970, l’héritage du général est célébré par nombre de partis et personnalités politiques. L’image de cette figure tutélaire est devenue consensuelle dans l’opinion publique. Découvrez les familles politiques qui se réclament, aujourd’hui, du grand Charles…

Les grognards du gaullisme à droite

Dans le parti Les Républicains, nombreux sont ceux qui brandissent leur brevet en gaullisme... Dans le cercle des grognards du gaullisme, figurent les élus Patrick Ollier, Michèle Alliot-Marie, Henri Guaino, Alain Juppé, François Fillon, ou encore Bernard Accoyer. Ce dernier a critiqué en novembre 2013 « la récupération » dont Charles de Gaulle ferait l’objet. « Il faut se rappeler que l’extrême droite haïssait le général De Gaulle. L’extrême droite a toujours soutenu l’OAS [organisation armée secrète] qui a voulu tuer le général De Gaulle (…) Quant aux socialistes ils ont combattu le général De Gaulle avec une constance remarquable de 1958 à 1969. Ils le traitaient de dictateur », avait déclaré l’ex-président UMP de l’Assemblée nationale. Le député UMP de Haute-Savoie s’est ému de « la récupération politique de la part de ceux-là même qui ont été des adversaires constants et acharnés du général ».

Nicolas Dupont-Aignan et Debout la République

A la tête du parti souverainiste Debout la France (ex-Debout la République), Nicolas Dupont-Aignan estime être l’un des derniers « vrais » gaullistes. Porté par « l’indépendance de la France » et le refus de l’UE, le député-maire de Yerres essaie de se faire une place entre le parti Les Républicains et le FN. Ancien du RPR, il a quitté le parti de droite en 1999 pour rejoindre le RPF de Philippe de Villiers et Charles Pasqua, avant d’entrer à l’UMP en 2002. Il l’a quitté en 2007 pour créer son mouvement.

Le Front national, version Florian Philippot

Fondé en 1972, le FN rassemble des partisans de l’Algérie française et des membres de l’OAS qui haïssent le général. Un changement de lexique s’opère en 2011 avec l’arrivée de Florian Philippot au FN. Marine Le Pen commence à se réclamer du général. « Il n’y a plus le général de Gaulle... il n’y a plus que moi ! », lance-t-elle en février 2012. « Je suis un peu dans la situation du général de Gaulle qui, dans le même temps, se faisait traiter de bolchevique d’un côté et de fasciste de l’autre », dit-elle encore octobre 2013. En 2014, le vice-président du parti Florian Philippot rend hommage « à titre personnel » au général à Colombey-les-deux-Eglises. L’ancien chevènementiste explique alors : « Le général est un exemple pour moi, une référence absolue pour mon engagement politique». Une déclaration qui fait tout de même tiquer la présidente du parti.

Les socialistes invoquent aussi de Gaulle

Eux aussi anciens adversaires de Charles de Gaulle, les socialistes n’hésitent plus à l’invoquer. Alors candidate à la présidentielle, Ségolène Royal estime en 2007 que : « Comme le disait le général De Gaulle, il faut viser haut et se tenir droit »... pour mieux critiquer son adversaire Nicolas Sarkozy. En 2012, François Hollande évoque de Gaulle dans son livre Changer de destin. « J’ai regardé avec respect malgré ma méfiance, le général de Gaulle. Il était l’homme qui avait relevé la France tombée au fond de l’abîme (…).» Une « méfiance » que n’a plus Anne Hidalgo, candidate puis maire de la Ville de Paris. La socialiste a fait le voyage à Colombey-les-deux-Eglises en 2013 et 2014.

Les dernières braises du gaullisme de gauche

Alors que la plupart des gaullistes de gauche « historiques » sont dans la tombe, les noms de leurs héritiers sont peu connus du grand public, à part celui de Jean-Pierre Chevènement. L’ex-ministre PS de la Défense a créé en 1992 le Mouvement des citoyens, devenu Mouvement républicain et citoyen (MRC), aujourd’hui présidé par le député Jean-Luc Laurent. Jean-Pierre Chevènement a quitté la présidence d’honneur du MRC en 2015, appelant à un « dialogue de Jean-Luc Mélenchon à Nicolas Dupont-Aignan ».