PARTILa «Nouvelle gauche socialiste», parti-réceptacle des déçus du PS

La «Nouvelle gauche socialiste», parti-réceptacle des déçus du PS

PARTILa nouvelle formation politique, partenaire du Front de gauche et de la gauche des écologistes, vise à rassembler les socialistes anti-Macron…
Anne-Laëtitia Béraud

Anne-Laëtitia Béraud

Les déçus du socialisme vont-ils s’unir aux troupes du Front de gauche ? La question anime le lancement de la « Nouvelle gauche socialiste », qui a tenu son congrès fondateur ce week-end à Montreuil, en Seine-Saint-Denis. Le parti, lancé en juin 2015 par l’économiste et ancien député européen socialiste Liêm Hoang Ngoc, vise à réunir « tous les déçus du PS » dans une formation partenaire du Parti communiste, du Parti de Gauche (réunis dans le Front de gauche) et de la gauche d’Europe Ecologie-Les Verts.

Opposée à ligne sociale-libérale du gouvernement, la formation politique œuvre à la « clarification ». Jean-Luc Mélenchon, chef de file du Parti de gauche, a expliqué devant l’AFP qu’avec la Nouvelle gauche socialiste, « c’est le début d’un processus de clarification qui va permettre aux socialistes qui sont réellement socialistes de se regrouper entre eux, et à ceux qui sont des sociaux-libéraux ou des libéraux tout court de rester entre eux, comme Emmanuel Macron, Manuel Valls et autres ».

Limite de la structure

Seul problème : la « NGS » est incapable d’attirer les députés « frondeurs », hérauts de la contestation au sein du PS. Ces parlementaires préférèrent infléchir de l’intérieur la ligne du parti et du gouvernement.

« Venu en ami » à Montreuil, le député Philippe Noguès, qui a quitté le PS fin juin 2015, ne prendra pas non plus sa carte à la Nouvelle gauche socialiste. « Ce n’est pas le moment pour moi d’adhérer à une nouvelle formation. Je regarde avec sympathie la NGS, mais je n’en serai pas membre », explique à 20 Minutes le parlementaire du Morbihan.

Liste pour les régionales

La faute, entre autres, à la version étriquée de la gauche alternative proposée par le Front de gauche. « [Il] a atteint ses limites. Il est une addition de partis et il fait peur car il est trop rouge. Il effraie avec sa révolution », déplore Philippe Noguès. L’ex-frondeur souhaiterait plutôt « une refondation de cette gauche, née de l’élargissement et du changement de nom du Front de gauche. Aujourd’hui, les socialistes en déshérence du PS n’iront pas vers le Front de gauche car il représente encore, pour beaucoup, l’ennemi. » Et pour réussir à réunir les socialistes qui « refusent le cataclysme annoncé en 2017 », « il faut repartir de la base, sur le modèle de Podemos en Espagne ».

Le défi immédiat de la Nouvelle gauche socialiste est le scrutin de décembre. Pour ces élections régionales, la NGS a noué des alliances en région Auvergne-Rhône Alpes et en Midi-Pyrénées-Languedoc-Roussillon avec le « Rassemblement citoyen écologique et solidaire ».