VISITE PAPALEObama et le pape François affichent leur complicité à la Maison Blanche

Obama et le pape François affichent leur complicité à la Maison Blanche

VISITE PAPALELe pape a souligné le rapprochement engagé entre les Etats-Unis et Cuba mais aussi la mobilisation internationale pour lutter contre le réchauffement climatique...
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

Barack Obama et le pape François ont affiché mercredi leur complicité lors d’une visite historique à la Maison Blanche du souverain pontife, autorité morale mais aussi allié politique de taille pour le 44e président des Etats-Unis.

En accueillant le pape dans les jardins de la Maison Blanche devant plusieurs milliers de personnes, le président Obama a salué son rôle crucial dans le rapprochement engagé entre les Etats-Unis et Cuba mais aussi dans la mobilisation internationale pour lutter contre le réchauffement climatique.

« Comme fils d’une famille d’immigrés, je suis heureux d’être un hôte en ce pays »

M. Obama, qui ne cache pas son admiration pour ce jésuite argentin, dont il a loué la clairvoyance et l’humilité, compte sur son soutien pour ces deux chantiers clés -- Cuba et le climat -- à moins de 500 jours de la fin de son second mandat à la présidence des Etats-Unis.

Dans un discours prononcé sous un ciel bleu, sur les pelouses de la Maison Blanche, M. Obama a rendu hommage au « message d’espoir » porté par le premier pape argentin de l’histoire, « source d’inspiration pour tant de gens à travers le monde ». « Comme fils d’une famille d’immigrés, je suis heureux d’être un hôte en ce pays, qui a été en grande partie bâti par de semblables familles », lui a répondu le pape dans son discours en anglais, en allusion à la controverse politique sur l’immigration hispanique aux Etats-Unis.

« Une meilleure vie pour le peuple cubain »

Quant à la lutte contre le réchauffement climatique, priorité de l’administration Obama, François a également insisté sur l’urgence d’un combat « qui ne peut être laissé à la génération future ». Sur la scène internationale, « nous vous remercions pour (…) votre appel aux nations à résister aux sirènes de la guerre et à résoudre les différends par la voie diplomatique », a lancé M. Obama.

Evoquant le « soutien précieux » du souverain pontife dans le rapprochement historique engagé depuis fin 2014 entre Washington et La Havane, le président a souligné qu’il était porteur d’une « meilleure vie pour le peuple cubain ». La capitale fédérale américaine --happée depuis des mois déjà par les joutes de la présidentielle 2016-- n’a plus d’yeux ces jours-ci que pour ce pape, le premier venant des Amériques, au ton singulier, qui entame une visite de six jours aux Etats-Unis.

C’est la première fois de sa vie que Jorge Bergoglio est aux Etats-Unis. Une foule immense -- quelque 11.000 invités -- était présente sur les pelouses de la Maison Blanche pour accueillir, en grande pompe, « l’homme le plus populaire dans le monde aujourd’hui », selon les termes du vice-président Joe Biden. « C’est l’occasion d’une vie », s’est exclamée Katherine Gorman, 47 ans, qui s’est levée à 2H00 avec sa fille et ses deux petites-filles dans l’espoir d’apercevoir le pape.

Il se déplace en Fiat 500

M. Obama et François doivent se retrouver ensuite dans le Bureau ovale pour leur deuxième tête-à-tête, après celui du printemps 2014 au Vatican. Il s’agit seulement de la troisième visite d’un pape à la Maison Blanche : Jimmy Carter avait reçu Jean-Paul II en 1979 et George W. Bush avait accueilli Benoît XVI en 2008.

Fait rare, M. Obama, qui est de confession protestante, a accueilli lui-même mardi sur une base militaire le pape argentin, qui se déplace à Washington dans une Fiat 500 qui fait sensation. La Maison Blanche assure que cette visite n’a aucune visée politique : « l’objectif de cette rencontre est de donner aux deux hommes l’occasion d’échanger sur leurs valeurs communes », a affirmé le porte-parole de M. Obama, Josh Earnest.