ELECTIONPrimaire 2016 à droite: Après quoi les candidats courent-ils?

Primaire 2016 à droite: Après quoi les candidats courent-ils?

ELECTIONDernier déclaré à la primaire à droite, Hervé Mariton se verrait bien Premier ministre en cas de victoire de la droite en 2017…
Anne-Laëtitia Béraud

Anne-Laëtitia Béraud

Et un élu de plus à la primaire de novembre 2016. Le député du parti Les Républicains Hervé Mariton a officialisé lundi sa candidature dans une interview au Figaro. L’élu de la Drôme, qui s’est fait connaître par son opposition au mariage gay puis pour sa candidature à la présidence de l’UMP, lance tout de go : S’il ne gagne pas la primaire de 2016, il se verrait bien à Matignon. « Si, au minimum, je réitère mon score lors de l’élection à la présidence de l’UMP et que quelques mois plus tard, je suis nommé Premier ministre, je ne me plaindrai pas ! », lance-t-il au quotidien.

Opportuniste Hervé Mariton ? L’homme aurait changé depuis novembre 2014. Hervé Mariton et ses 6,32 % de suffrages exprimés à l’élection du président de l’UMP n’avait rien négocié… et surtout rien obtenu. Il avait écarté de la direction de l’UMP, devenue depuis lors Les Républicains sous la présidence de Nicolas Sarkozy.

Jeu de la vérité

Dans la cohorte des candidats qui rêvent d’un destin présidentiel, Hervé Mariton rejoint aujourd’hui Xavier Bertrand, Alain Juppé, François Fillon, Nadine Morano, Jean-Frédéric Poisson qui ont officialisé leur candidature. Sans oublier les taiseux, tels Nicolas Sarkozy, Bruno Le Maire et Nathalie Kosciusko-Morizet.

En affirmant haut et fort ses envies de Matignon, Hervé Mariton prend les autres candidats et les médias au piège de la petite phrase. « Il n’est pas à exclure que la petite phrase d’Hervé Mariton était une boutade », souligne Jean Garrigues, professeur d’histoire contemporaine à l’Université d’Orléans. « Cependant, si sa déclaration est sérieuse, elle n’est peut-être pas une mauvaise chose. La vie politique est aujourd’hui surmédiatisée, et il n’est pas plus mal de jouer le jeu de la vérité et de la transparence aux yeux de l’opinion publique », ajoute-t-il.

Tractations en coulisses

La campagne pour la primaire à droite donc rime avec tractations pré-électorales pour le député de la Drôme. Et sa démarche serait presque banale. « Ces transactions sont communes, rappelle l’historien. Citons l’appel des 43 signé par Jacques Chirac en 1974 pour mettre en échec Jacques Chaban-Delmas face à Valéry Giscard d’Estaing… et obtenir la même année le poste de Premier ministre ». « Ou, chez les socialistes, le ralliement de Manuel Valls à François Hollande au lendemain du premier tour de la primaire d’octobre 2011. L’homme pensait certainement à devenir un jour le ministre, voire le Premier ministre de François Hollande », précise Jean Garrigues.

Et comme pour Manuel Valls, arrivé bon dernier socialiste à la primaire à gauche en 2011 avec 5,63 % des suffrages, Hervé Mariton a tout à gagner dans cette élection interne. « S’il réussissait à réitérer ses 6,32 % obtenus en novembre 2014, il pourrait négocier en apportant un matelas de voix confortable à l’un des deux candidats en tête. En effet, dans les intentions de vote, il n’y a pas aujourd’hui 6,32 % d’écart entre Alain Juppé et Nicolas Sarkozy. Ces quelques pourcentages pourraient faire la différence », souligne Jean Garrigues.

Selon un sondage Ifop pour Le Figaro publié le 12 septembre à propos des intentions de vote à la primaire, Nicolas Sarkozy arrive devant Alain Juppé, avec 39 % des voix, contre 36 % au maire de Bordeaux.

>> #DirectPolitique : Posez vos questions à Hervé Mariton dans l’émission de linternaute.com, « 20 Minutes » et « Ouest-France », mardi matin…