Cazeneuve s'oppose au statut de «réfugié de guerre» que veut créer Sarkozy
CRISE DES MIGRANTS•Dans une interview au « Figaro », le président des Républicains, appelle à une refondation de la politique migratoire européenne…D.B.
Encore une fois, ses déclarations ne laissent personne de marbre. L’interview que Nicolas Sarkozy a octroyée jeudi au Figaro a suscité de vifs commentaires dans la sphère politique.
Dans celle-ci, le président du parti Les Républicains dit craindre « la désintégration de la société française », en l’absence d’une politique migratoire qui distingue entre « migrants économiques », « réfugiés politiques » et « réfugiés de guerre ». Il se dit aussi « convaincu qu’il faut ouvrir une nouvelle négociation des accords de Schengen ».
Migrants: Les propositions de Nicolas Sarkozy... par
Ses propositions ont été vivement critiquées par le secrétaire d’État aux Relations avec le Parlement Jean-Marie Le Guen, qui les a qualifiées de « saugrenues » sur iTélé. Pour lui, Nicolas Sarkozy est « emprisonné dans sa critique de Schengen ». Selon lui, les propositions de Nicolas Sarkozy de maintenir la libre-circulation des Européens au sein de l’espace Schengen tout en suspendant celle des ressortissants non-européens « ne tiennent pas la route ».
L'« obsession frontiste » de Sarkozy dénoncée par le PS
Le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve a lui aussi indiqué que le statut de réfugié était « un et indivisible », répondant à la suggestion de l’ex-président de la République de créer un statut « provisoire de réfugiés de guerre ».
« Dans l’histoire longue de notre pays, est réfugié quiconque est persécuté dans son pays en raison de ses origines, de sa religion, de ses convictions. Ce statut de réfugié, il n’est pas divisible, il est un et indivisible comme la République », a déclaré ce jeudi à la presse le ministre.
Le député écologiste Noël Mamère a tapé plus fort en indiquant sur Sud Radio que la position de Nicolas Sarkozy n’était « rien d’autre que du braconnage sur les terres de l’extrême droite pour des raisons internes, électorales ».
Le Parti socialistea quant à lui dénoncer de l'« obsession frontiste » chez Nicolas Sarkozy. Le premier secrétaire du PS, Jean-Christophe Cambadélis en a ajouté une couche sur Twitter.
« Interview de @NicolasSarkozy au Figaro : Après la fuite d’eau, la fuite en avant ! Comment être pour l’asile, tout en étant contre ? — Jean-Chr. Cambadélis (@jccambadelis) September 10, 2015 »
Le Front national, par le biais d'un de ses vice-présidents, a aussi taclé le président du parti Les Républicains sur Twitter.
« Le statut de "réfugié de guerre" voulu par N.Sarkozy représenterait une immigration supplémentaire potentiellement énorme. Irresponsable. — Florian Philippot (@f_philippot) September 10, 2015 »