PARTI SOCIALISTE«Emeute»... «Bouteille de redressement»... Les meilleurs moments de «la Fête de la rose»

«Emeute»... «Bouteille de redressement»... Les meilleurs moments de «la Fête de la rose»

PARTI SOCIALISTEA quelques jours du rassemblement de Frangy-en-Bresse, petit florilège des coups d'éclats...
Thibaut Le Gal

Thibaut Le Gal

Yanis Varoufakis dégustera dimanche le traditionnel poulet bressan. L’ancien ministre de l’Economie grecque est l’invité phare d’Arnaud Montebourg à Frangy-en-Bresse (Saône-et-Loire). Les deux trublions ne manqueront pas d’égratigner leurs anciens gouvernements respectifs, sous l’œil amusé des caméras. La « Fête de la Rose » est une habituée des coups d’éclats. Petit florilège.

Une première réussie

Laurent Fabius en 1997. - AFP

Août 1997. Arnaud Montebourg est fraîchement élu député de Saône-et-Loire. Le jeune avocat va donner une nouvelle ampleur à la « Fête de la rose ». Initiée par Pierre Joxe en 1973, celle-ci s’adressait surtout aux militants locaux. On y perpétuait l’esprit de la fête du village dans une ambiance de kermesse. Adoubé par l’ancien ministre de Mitterrand, le chantre de la « démondialisation » la transformera en raout politique. Pour sa première année, il réussit un joli coup. Faire venir Laurent Fabius, le tout nouveau président de l’Assemblée Nationale.

« L’émeute » de Ségolène Royal

Ségolène Royal et Arnaud Montebourg. - HALEY/SIPA

Août 2006. « Frangy connaît sa première émeute ». D’une boutade, Arnaud Montebourg peint l’arrivée de Ségolène Royal. La candidate à la présidentielle suscite la curiosité. C’est la bousculade, trois personnes sont légèrement blessées par des coups de caméra. La présidente du conseil régional de Poitou-Charentes est portée par les sondages. Elle agace, pourtant, certains caciques du parti. Une bonne raison pour lui offrir la tribune, pense Arnaud Montebourg.

« La bataille sera rude mais exaltante. Je lance ici à Frangy un appel au rassemblement de toutes celles et toux ceux qui veulent que ça change et que la France se redresse. Avec vous, j’ai confiance », lance Ségolène Royal devant 3.000 militants. Trois mois plus tard, elle devance Laurent Fabius et Dominique Strauss-Kahn aux primaires.

Bourgogne contre la gueule de bois

Manuel Valls, Aurélie Filippetti, Arnaud Montebourg et Gaetan Gorce. 26/08/2007 - SIPA

Août 2007. Gueule de bois au PS. Quelques semaines plus tôt, Ségolène Royal, lâchée par les cadors socialistes, perdait la présidentielle face à Nicolas Sarkozy. « Les jeunes lions » du parti s’ôtent le mal de tête en trinquant au blanc de Bourgogne. L’heure est à la « réconciliation ». On retrouve Manuel Valls, Gaëtan Gorce, Aurélie Filippetti et Philippe Martin. « Les courants, les chapelles, les écuries, qui nous ont fait tant de torts, sont derrière nous », lance Montebourg. C’était sans compter le congrès de Reims en 2008.

Arnaud reçoit Montebourg



Août 2011. Cette année-là, pas d’invité. Arnaud reçoit Montebourg. A moins de deux mois des primaires socialistes, pas question d’offrir une tribune à un quelconque adversaire. « Nous avons organisé combien de fêtes pour les autres ? Nous pouvons bien organiser une fête pour nous ! » s’amuse le socialiste, devant un petit millier de partisans. Seule Christiane Taubira, députée de Guyane, a fait le déplacement pour le soutenir.

La tribune affiche « La Nouvelle France », et les thèmes de prédilection du candidat : « démondialisation », « sixième République », « pacte de désendettement ». Le député de Saône-et-Loire pense la victoire à « portée de main ». Il terminera troisième, derrière Martine Aubry et François Hollande.

Une « bonne bouteille » de redressement



Août 2014. Arnaud Montebourg accueille, tout sourire, son collègue au gouvernement Benoît Hamon, dans son fief électoral. Les deux ministres viennent d’égratigner la politique économique de François Hollande et Manuel Valls dans la presse. Ce dimanche, sous le soleil bressan, ils remettent le couvert. « J’ai demandé solennellement au président de la République et au premier ministre une inflexion majeure de notre politique économique », lance Arnaud Montebourg.

« Jamais un gouvernement n’a autant soutenu les entreprises », surenchérit Benoît Hamon. Mais une image restera. Celle d’un ministre de l’Economie gouailleur, désinvolte, interpellant François Hollande. « Je vais lui envoyer une bonne bouteille de la cuvée du redressement au président hein ». Le lendemain, Manuel Valls annonce la démission du gouvernement. Le sort des deux ministres est scellé. Ils ne feront pas partie de la prochaine équipe.