POLITIQUEMunicipalités FN: Les 5 mesures les plus polémiques

Municipalités FN: Les 5 mesures les plus polémiques prises par des mairies FN

POLITIQUEDepuis plus d'un an, les nouveaux maires frontistes, membres ou soutiens du parti de Marine Le Pen, rivalisent dans la course aux mesures les plus polémiques...
Hélène Sergent

Hélène Sergent

Les dernières élections municipales, en 2014, ont permis aux candidats frontistes d’accéder à la tête de douze mairies. Depuis leurs installations respectives, les polémiques se suivent et se ressemblent. Florilège des mesures et projets communaux les plus décriés.

  • La plus récente : David Rachline veut des artistes dans les écoles (Fréjus)

Le 21 juillet dernier, à l’occasion du dernier conseil municipal, le maire de Fréjus (Var) a annoncé qu’il comptait demander à une quinzaine d’artistes et artisans d’art, logés dans des locaux que la mairie leur loue à prix modérés, de participer en contrepartie, bénévolement, à l’accueil d’enfants de maternelles et d’écoles élémentaires dans le cadre de l’aménagement des rythmes scolaires.

  • La plus idéologique : Robert Ménard (apparenté FN) rebaptise une rue du nom d’un putschiste de la guerre d’Algérie (Béziers)

En mars dernier, quelques semaines avant la polémique liée au prétendu fichage des écoliers de la commune, le maire, Robert Ménard, lançait une première polémique en rebaptisant une rue du nom d’un partisan de l’Algérie française. Initialement nommée « rue du 19 mars 1962 » (date des accords d’Evian), elle a été rebaptisée en rue du Commandant Denoix de Saint-Marc, résistant déporté en Allemagne, soldat en Indochine et putschiste lors de la guerre d’Algérie. La cérémonie, qui a été vivement condamnée par le premier ministre Manuel Valls et a rassemblé des centaines de manifestants scandalisés par l’initiative du maire.

« Béziers : les manifestants, tenus à distance hurlent "OAS assassin" Rue du 19 mars 1962 rebaptisée Hélie de Saint-Marc pic.twitter.com/3kivLe0kUg — Jerome Diesnis (@JeromeDiesnis) 14 Mars 2015 »

  • La plus symbolique : Stéphane Ravier impose le français aux agents municipaux (Marseille)

S’il dispose d’une marge de manœuvre relativement faible par rapport à ces collègues élus, Stéphane Ravier reste seul maître à bord en matière de gestion du personnel municipal dans 7e secteur de Marseille, où il siège désormais. Dans une circulaire transmise le 26 mai 2014 à ses employés, le maire a rappelé que « la langue de la République est le français ». Dans une interview donnée aux équipes de France 3, le militant d’extrême droite évoquait une « fracture ethnique ».



  • La plus radine : Joris Hebrard supprime la cantine gratuite pour les élèves démunis (Pontet)

Trois mois après son arrivée dans le Vaucluse, Joris Hebrard est parvenu à faire valider en conseil municipal la suppression de la gratuité de la cantine scolaire pour les familles les plus pauvres, une mesure visant à « responsabiliser les parents », selon les mots de l’édile, et vivement critiquée par l’opposition UMP. « Les familles doivent contribuer aux charges collectives. Ce qui est gratuit pour les uns est payant pour les autres, car le coût est supporté par la collectivité. Nous souhaitons responsabiliser les parents. Qui n’a pas 1,57 euro à verser à la collectivité pour un repas complet et équilibré ? », avait également déclaré son directeur de cabinet.

  • La plus absurde : Fabien Engelmann repeint une œuvre en bleu (Hayange)

C’est un appel anonyme qui avait informé l’artiste sculpteur Alain Mila de la modification de son œuvre. La fontaine, en pierre et métal, avait été achetée en 2001 par la municipalité socialiste de l’époque. A son arrivée à la tête d’Hayange, Fabien Engelmann a décidé de repeindre l’objet en bleu sans en informer l’artiste. « Il n’y avait rien de mal à faire ça. On a une ville assez lugubre, sinistre, on a voulu l’égayer. On a repeint le fond en bleu piscine, le reste en bleu turquoise… Ça n’était en aucun cas pour détériorer la fontaine », a expliqué le maire à l’AFP. La ministre de la culture, Aurélie Filippetti avait alors dénoncé « une violation manifeste du droit moral et des règles élémentaires du code de la propriété intellectuelle et de la protection du patrimoine ». Comme son collègue Robert Ménard, Engelmann a fait machine arrière et ordonné le décapage de la l’oeuvre. L’artiste de son côté a assigné la municipalité en justice et réclamé 10.000 euros pour préjudice moral.