«Avant-garde» de la zone euro: Valls précise l'idée esquissée par Hollande
MONNAIE•Le chef de l'Etat affirme dans le «JDD» son souhait de changer la gouvernance de la zone euro après la crise grecque...20 Minutes avec AFP
Hollande esquisse, Valls renforce le trait. Le Premier ministre a affirmé ce dimanche à Avignon que ce sont «la France, l'Allemagne, l'Italie, les pays fondateurs» de l'UE, qui doivent constituer l'«avant-garde» dans la zone euro souhaitée par le chef de l'Etat.
«L'idée qu'il y ait une avant-garde dans laquelle la France, l'Allemagne, l'Italie, les pays fondateurs s'engagent pleinement, oui je crois que c'est important», a déclaré Manuel Valls à la presse, à la sortie d'une réunion avec les intermittents du spectacle en préfecture d'Avignon. La France est prête à participer «à une organisation renforcée» de la zone euro et à constituer «avec les pays qui en décideront, une avant-garde», a affirme le président François Hollande dans une tribune publiée par l'hebdomadaire Le Journal du Dimanche.
Prendre des initiatives «dans le respect de chacun»
«Il faut pleinement reprendre l'initiative, c'est ce que dit le président de la République depuis 2012, sa voix était isolée, maintenant elle est partagée, je m'en réjouis», a poursuivi le locataire de Matignon, engagé dans une tournée culturelle depuis samedi et jusqu'à lundi soir, qui le mènera, après Avignon, à Arles puis à Aix-en-Provence.
«La voix de la France est indispensable pour l'Europe et la France est, avec ce président de la République, pleinement de retour sur le scène européenne, donc en capacité de montrer sa force, sa force de persuasion pour plus de solidarité, plus de reponsabilité au niveau européen», a encore souligné Manuel Valls. «L'Allemagne sait parfaitement qu'il faut prendre des initiatives mais cela doit se faire dans un dialogue constructif, dans le respect de chacun, dans un dialogue franco-allemand qui n'est pas exclusif des dialogues avec les autres pays», a précisé l'ancien ministre de l'Intérieur.
«Tirer les leçons de la crise grecque»
Pour lui, «chacun a compris qu'on ne pouvait plus faire du sur-place, qu'il fallait avancer. Nous sommes en train de sortir progressivement, même si c'est difficile, de la crise grecque mais il faut en tirer les leçons et aller beaucoup plus loin (...). Si nous ne voulons pas que les populismes s'imposent, il faut plus d'Europe. Mais si nous voulons plus d'Europe, il faut que les citoyens et les peuples soient davantage associés.»
«Dans les semaines qui viennent, la France, notamment à travers le président de la République, aura l'occasion de prendre des initiatives et de faire des propositions concrètes qui nourrissent cette piste, ces éléments qui ont été donnés par le président de la République» a encore précisé Manuel Valls.
Dans la classe politique, la présidente du Front national Marine Le Pen a accusé François Hollande de vouloir encore une fois noyer la France «dans un espace supranational». Chez Les Républicains, les deux anciens Premiers ministres Jean-Pierre Raffarin et François Fillon ont traité la proposition par le mépris .«Cette proposition française est refusée par nos partenaires», a tranché le premier dans un tweet, tandis que Fillon jugeait la tribune «d'un intérêt mineur», François Hollande restant «dans des considérations générales concernant l'avenir des institutions européennes».