Marine Le Pen espérait enfin tourner la page de sa brouille politique et personnelle avec son père, Jean-Marie Le Pen. Mais la justice en a décidé autrement. Le tribunal de grande instance de Nanterre (Hauts-de-Seine) a annulé ce jeudi la suspension de Jean-Marie Le Pen du Front national, une décision initiée par Marine Le Pen après un énième dérapage de son père, fondateur du FN.

La décision a été prise pour une question de forme. Le parti « devra rétablir M. Jean-Marie Le Pen dans tous les droits attachés à sa qualité d’adhérent et le cas échéant à celle de président d’honneur », précise le jugement. Dans un communiqué, le Front national a annoncé avoir « pris acte » de la décision du TGI de Nanterre, « rendue pour un seul motif de forme ». « Toutefois, il la conteste et en interjette appel ».

« Ce n’est qu’un baroud d’honneur »

Contactée par Europe 1, Marine Le Pen a pour sa part estimé que cette décision de justice ne « change rien à la situation » : « La réalité, c’est que dans huit jours, les résultats de l’assemblée générale extraordinaire seront rendus publics (…). Cette suspension valait jusqu’à la tenue de l’assemblée générale. Ce n’est donc qu’un baroud d’honneur ! Cela n’aura aucune influence sur les procédures qui sont engagées. »

La décision du tribunal de Nanterre, « ça ne change pas grand-chose », a assuré Florian Philippot, vice-président du FN, sur BFMTV. Le numéro deux du FN a expliqué que le matériel de vote allait être adressé à Jean-Marie Le Pen, « pour qu’il puisse voter au congrès puisqu’il est rétabli dans ses qualités d’adhérent du Front national ».

Le parti a organisé un congrès extraordinaire par voie postale pour soumettre les nouveaux statuts du parti, où ne figure plus le titre honorifique de « président d’honneur ». Plus de 51.000 adhérents sont appelés à voter.