«La justice est passée, mais elle a été aussi prise en otage. » Invité dimanche soir dans l’émission C Politique sur France 5, Julien Dray n’a pas mâché ses mots, deux jours après la relaxe de Dominique Strauss-Kahn dans l’affaire dite du Carlton. « En ne suivant pas les réquisitions du Parquet qui disait "il n’y a rien dans ce dossier-là" », les juges « ont ridiculisé la justice », a estimé le vice-président PS du conseil régional d’Ile-de-France.

Julien Dray a également lancé une pique à l’adresse de certains socialistes, qu’il accuse d’avoir « laissé tomber » DSK : « Je me souviens de tous ceux qui me reprochaient en 2012 de l’avoir invité à mon anniversaire. Je pense que ceux qui se sont précipités à l’époque pour me critiquer doivent aujourd’hui tourner sept fois leur langue dans leur bouche. »

En avril 2012, Ségolène Royal, Manuel Valls et Pierre Moscovici, invités à la fête de Julien Dray, avaient quitté les lieux en apprenant la présence de l’ancien directeur du FMI à la même soirée. « L’amitié, c’est une valeur cardinale. Et même quand un homme est en difficulté, on ne le laisse pas tomber », juge Julien Dray.

Interrogé sur un éventuel avenir politique de DSK, il se montre réservé : « Je pense qu’il a trop souffert de tout ce qui s’est passé pour avoir envie de revenir en politique. » Mais Julien Dray pense que DSK va contribuer « au débat d’idées » : « Il a des choses à dire, y compris sur ce qui est en train de se passer en Europe », estime le responsable, concluant : « Ca sera utile ».