POLEMIQUE«Barçamania» en Falcon: La presse donne un «carton jaune» à Manuel Valls

«Barçamania» en Falcon: La presse donne un «carton jaune» à Manuel Valls

POLEMIQUELes éditorialistes dénoncent une erreur de communication flagrante en période de crise...
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

L’aller-retour en Falcon gouvernemental de Manuel Valls à Berlin, où il a assisté samedi au sacre de son club favori, le « Barça », en Ligue des Champions, incitent des éditorialistes à adresser ce mardi un « carton jaune » au Premier ministre.

« Cette escapade du Premier ministre, en plein milieu du congrès de son parti à Poitiers, suscite depuis deux jours de nombreuses critiques, notamment en raison de son coût pour les finances publiques », estimé de 12.000 à 15.000 euros, résume Guillaume Goubert dans La Croix. « Malheureusement, note-t-il, la réponse du Premier ministre à ses contempteurs n’est pas non plus de très haut niveau. Dire qu'"il y a toujours des grincheux" et qu’il "travaille beaucoup", c’est un peu court. »

« De très nombreux Français travaillent beaucoup sans être récompensés par une soirée aussi mémorable », renchérit-il. « Le pays est engagé dans un rude effort de redressement » et « dans ce contexte, le Premier ministre, légitimement admirateur du FC Barcelone, a commis une faute sur le terrain de l’exemplarité. »

Il s’est « pris les pieds dans le tapis »

« Que le Premier ministre ne voie pas bien le problème, bricole des pseudo-arguments diplomatiques a posteriori et avance comme explication ultime qu’il "travaille beaucoup" et qu’il a donc droit à un "moment de détente" pose (…)question », tacle Libération. « Les escapades sportives de Valls sont venues clore une semaine où le chômage a de nouveau explosé les compteurs (+641.000 chômeurs depuis trois ans) », relève Libé. Le Premier ministre s’est donc bel et bien « pris les pieds dans le tapis de l’éthiquement et socialement incorrect ».

Baptiste Laureau (Paris-Normandie) soutient aussi que Valls a « tendu le bâton pour se faire battre ». « Le président de la République en personne a été contraint de voler au secours » de Manuel Valls en assurant qu’il devait rencontrer Michel Platini à Berlin. « La ficelle est un peu grosse », assène l’éditorialiste. « Il aurait été tellement plus simple de reconnaître une erreur d’appréciation, une faute de goût, une maladresse… La droite en a fait d’autres. »

« Au prochain dérapage, c’est le carton rouge garanti »

Philippe Reinhard (L’Eclair des Pyrénées) fustige pour sa part « une faute de débutant » et une « bévue politique » qui pourraient « coûter cher » à Manuel Valls.

« Carton jaune ! » s’exclame pour sa part Jean-Michel Servant en titre de son éditorial dans le Midi Libre. Selon lui, « toujours prompt à dénoncer les chères escapades aériennes de Nicolas Sarkozy, le Premier ministre a été pris, samedi soir, en flagrant délit de "Barçamania" ». Cette « virée en Falcon aux frais de la République » fait « beaucoup jaser », souligne-t-il. Car « il est choquant de voir en période de crise, un membre du gouvernement profiter ainsi de l’argent du contribuable ».

Et de lancer en guise de conclusion un avertissement sans appel au « "socio" de Matignon » : « Au prochain dérapage, c’est le carton rouge garanti. »