Primaire des Républicains: Pourquoi la répartition des bureaux de vote fait débat
FRANCE•La répartition territoriale des urnes sera à l'ordre du jour du bureau politique de l'ex-UMP organisé ce mardi…Laure Cometti
«Le temps de la primaire n’est pas venu », lançait Nicolas Sarkozy le 3 juin dernier lors d’un meeting à Asnières dans les Hauts-de-Seine. La question de l’organisation de l’élection, prévue les 20 et 27 novembre 2016, sera pourtant abordée lors du bureau politique organisé ce mardi, comme l’exigeaient quatre ténors des Républicains.
Lettre ouverte
Dans une lettre publiée le 4 juin sur le site Atlantico, Alain Juppé, Bruno Lemaire, François Fillon et Xavier Bertrand estimaient « qu’il [était] urgent de préciser les modalités d’organisation de la primaire, qui nécessiteront un important travail ». Ils souhaitaient par conséquent que la composition du comité d’organisation de la primaire soit à l’ordre du jour du bureau politique du 9 juin, ainsi que la définition de ses « principes d’organisation et de fonctionnement ». « Comme prévu », a répondu Thierry Solère, député de Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine) et bras droit de Bruno Le Maire, à la tête du comité chargé d’organiser la primaire.
« Comme prévu la composition du comité d’organisation de la primaire sera à l’ordre du jour du bureau politique du 9 Juin #LesRepublicains — Thierry SOLERE (@solere92) June 4, 2015 »
« Il n’y a ni préoccupation, ni suspicion », martèle-t-on dans l’entourage de François Fillon. « On n’est pas pressé, mais il faut s’organiser de façon à ce que cette élection soit une grande fête démocratique ». Il s’agit plutôt d’être vigilants. Le candidat malheureux à la présidence de l’UMP a gardé des séquelles du feuilleton électoral rocambolesque de 2012. « On peut se retrouver avec un règlement nickel et, ensuite, une organisation sabotée, le temps qui manque pour mettre en place les 8.000 bureaux de vote ou des tentatives pour décourager la participation », déclarait-il le 18 mars dans Le Figaro.
Une primaire « ouverte », mais…
Le vote se déroulera uniquement par bulletin papier et sans procuration (pour éviter la fraude) dans 10.000 bureaux de vote répartis sur tout le territoire. Chacune des 577 circonscriptions électorales devrait disposer de neuf bureaux de vote, soit 5.193 au total. Il reste donc un peu moins de 5.000 urnes à répartir sur le territoire selon deux critères.
Le premier : éviter que les électeurs des zones rurales aient plus de 50 km à parcourir pour aller voter. Le second : ouvrir plus de bureaux de vote dans les régions où l’électorat de droite et du centre pèse davantage. C’est précisément la définition du « centre » qui soulève des questions au sein des Républicains.
Alain Juppé exige que les scores du MoDem soient pris en compte dans l’élaboration de cette carte des bureaux de vote. Un choix avant tout tactique : selon les derniers sondages, le maire de Bordeaux, s’il ne fait pas l’unanimité au sein de son propre parti, rallie de nombreux sympathisants de l’UDI et du MoDem. Il a donc tout intérêt à ce que le scrutin mobilise un électorat plus large que les 213.000 adhérents du parti.
En revanche, Nicolas Sarkozy serait plébiscité par les militants des Républicains et rejeté par l’électorat centriste. Si le leader de l’ex-UMP souhaite ouvrir la primaire aux centristes de l’UDI, il ne cache pas ses réticences vis-à-vis du parti de François Bayrou, qui soutient ouvertement Alain Juppé. La question est donc loin d’être tranchée.
Autre point de débat : les bureaux de vote seront-ils installés au sein des fédérations locales du parti, ou dans les lieux plus « neutres », comme des écoles ? Ce facteur pourrait aussi avoir un impact sur les résultats du vote.
Le comité d’organisation devrait soumettre une première carte électorale dès juillet, avant d’établir une version définitive à l’automne prochain.