Emprunts russes du FN: Des textos du Kremlin dévoilés par des hackers
POLITIQUE•Ces documents, révélés par «Mediapart», évoqueraient le soutien de Marine Le Pen au rattachement de la Crimée à la Russie, pour lequel elle devait être «remerciée»...M.C.
Où il est de nouveau question des emprunts russes du Front national. Selon le site Mediapart (article payant), des textos d’un responsable du Kremlin, rendus publics par des hackers russes, évoqueraient des contacts entre la Russie et le parti de Marine Le Pen au sujet d’une prise de position officielle, et favorable à Moscou, du FN sur la Crimée. Ces messages datés de mars 2014, peu avant le référendum sur le rattachement de la région à la Russie, feraient aussi état de discussions financières.
L’interlocuteur russe en question serait Timur Prokopenko, alors chargé des médias et d’internet au Kremlin. Parmi les 40.000 textos envoyés et reçus par celui-ci entre 2011 et 2014, 66 messages concerneraient le Front national, selon Mediapart. Dans des SMS datant de début mars 2014, ce responsable tenterait notamment d’obtenir la visite de la présidente du FN en Crimée, à quelques jours du référendum.
Les textos évoqueraient la manière dont Marine Le Pen devait être «remerciée»
Marine Le Pen, en campagne pour les municipales en France, ne fait pas le déplacement, mais prend position le 17 mars en faveur du rattachement de la région à la Russie. Le député européen Aymeric Chauprade se serait lui rendu en Crimée «à titre personnel». Selon Mediapart, les textos évoqueraient enfin la manière dont Marine Le Pen, qui n’avait pas «trahi les attentes», devait être «remerciée». Puis le 18 avril, le micro-parti de Jean-Marie Le Pen, «Cotelec», aurait reçu un prêt de deux millions d’euros de la part d’une société alimentée par des fonds russes.
La présidente du FN dément avoir conditionné son soutien à un prêt, affirmant: «Cela fait longtemps que nous sommes sur cette ligne» prorusse. Le trésorier du FN, Wallerand de Saint-Just, déclare quant à lui à Mediapart n’être «pas du tout au courant de ce qui s’est passé en amont de la signature».