Départementales: Les cinq défaites symboliques du Parti socialiste et de l'exécutif
ELECTIONS•La majorité a perdu cinq terres auxquelles elle tenait particulièrement pour des raisons historiques ou stratégiques...Nicolas Beunaiche
La vitrine des trophées du PS s’est quelque peu vidée dimanche soir. Lors du second tour des départementales, la majorité a vu plusieurs terres à haute valeur symbolique lui échapper et rebasculer à droite. 20 Minutes zoome sur cinq départements dont la perte fait très mal.
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La Corrèze, fief de François Hollande
Le département dirigé par François Hollande entre 2008 et 2012 revient à ses racines chiraquiennes. Dimanche, la droite a remporté 13 des 19 cantons, selon les résultats définitifs communiqués par la préfecture. Au premier tour, elle avait déjà enlevé quatre cantons. Avant 2008, la droite avait dirigé sans discontinuer la Corrèze depuis 1970 avec l'arrivée de Jacques Chirac à la tête du département, hormis une brève parenthèse communiste (1982 à 1985) dans la foulée de l'accession de François Mitterrand à l'Elysée.
L’Essonne, terre d’élection de Manuel Valls
Le président sortant socialiste du Conseil général, Jérôme Guedj, a beau rappeler que l’Essonne n’appartient à personne, sa perte porte un coup à l’aura de Manuel Valls, l’ancien maire d’Evry. Dimanche, le département a basculé à droite à l'issue du second tour des élections départementales. Elu maire de la préfecture de l’Essonne en 2001, le Premier ministre s'était pleinement investi dans la campagne, tenant notamment un meeting à Evry avant le premier tour pour mobiliser l'électorat socialiste. En vain. Sur les 21 cantons de la nouvelle carte, la droite en remporte quinze contre six pour les listes d'union de la gauche.
Les Bouches-du-Rhône, terre historique de la gauche
La gauche s’y attendait, mais la douleur n’en est pas atténuée. Après 70 ans d’une gestion socialiste sans partage, la droite s’empare du département, où elle a pris 16 cantons sur 29. Autre camouflet pour le PS: Jean-Noël Guérini, l’homme fort des Bouches-du-Rhône depuis 18 ans en disgrâce au sein du parti, a été réélu dans son canton de Marseille. «J'ai été réélu, avec 67% des voix, n'en déplaise au Premier ministre Manuel Valls, qui ne me soutenait pas, tant mieux pour moi!» s’est réjoui Guérini, déjà condamné pour clientélisme et qui retourne devant la justice en 2016. Ce dernier ne sauvera toutefois pas son siège de président de l’assemblée départementale.
Le Nord, joyau de la couronne
Le département le plus peuplé de France, à gauche depuis 1998, échappe également au PS. L'UMP-UDI a remporté 26 des 41 cantons du Nord, s'assurant une majorité absolue aux dépens du PS. Celui-ci avait perdu tout espoir dès le premier tour en étant alors éliminé dans 27 cantons. Le PS a gagné au second tour 10 cantons et le Front de gauche cinq. Tant pis pour Martine Aubry. La maire de Lille a exprimé «une double tristesse»: «une injustice par rapport au travail réalisé» et «le risque de remise en cause» des mesures de solidarité.
Les Côtes-d’Armor, le «département en haut à gauche»
Bastion socialiste depuis 1976, le département a basculé à droite à la faveur du second tour des élections départementales. L’UMP, allié à l’UDI, l'a emporté parfois de quelques voix, dans de nombreux cantons, où ses binômes étaient arrivés au coude-à-coude avec leurs adversaires au premier tour. «Les Côtes-d'Armor basculent de gauche à droite. Ce ne sera plus “le département en haut à gauche” mais ce sera un département en haut à droite et au centre», a ajouté Alain Cadec, chef de file de l’UMP départementale et par ailleurs député européen.