REPORTAGEDépartementales 2015: Dans l’Aisne, dette de l’Etat et protectionnisme au menu du FN

Départementales 2015: Dans l’Aisne, dette de l’Etat et protectionnisme au menu du FN

REPORTAGEA une semaine du premier tour du scrutin le 22 mars, les candidats frontistes réunis à Château-Thierry misent davantage sur leur argumentaire économique plus sur les dossiers locaux...
Anne-Laëtitia Béraud

Anne-Laëtitia Béraud

De notre envoyée spéciale à Château-Thierry (Aisne)

«La dette de l’Etat, c’est 30.000 euros par personne. La dette de la Picardie, c’est 704 euros par personne. La solution, c’est le protectionnisme». A une semaine du premier tour des élections départementales, les frontistes de l’Aisne, réunis samedi matin dans la salle polyvalente à deux pas de la mairie de Château-Thierry, parlent finances de l'Etat.

Le rassemblement public organisé dans cette ville de 14.000 habitants reste bien discret: pas d’affiche annonçant la réunion, ni dans la rue, ni à l’entrée de la salle. Dans les cafés des rues adjacentes, personne n’en a entendu parler. Seule une information publiée début mars sur la page Facebook d’une candidate FN de l’Aisne appelait à «venir nombreux». Pour un résultat maigre: dans la salle municipale castelthéodoricienne, une quinzaine de membres du FN occupent deux rangées, les candidats frontistes du canton de Château-Thierry et d'Essômes-sur-Marne sont présents... et la réunion aux airs d’entre-soi vire à l’argumentaire général du parti frontiste.

Réunion aux airs d'entre-soi

Yeux clairs et veste noire, Colette, une ancienne enseignante, expose le nécessaire rétablissement des droits de douane face à la Chine. Un pays accusé de produire des babioles vendues pour deux francs six sous au supermarché du coin qui «s'engraisse» en les revendant presque aussi chères que les produits français. «On ne veut pas d’un pays replié sur lui-même mais il nous faut cette barrière douanière, comme pendant les Trente Glorieuse», poursuit-elle. Avant d’asséner: «la solution: produire français, avec des Français, pour des Français». «Dire cela ne fait pas de nous des fascistes», abonde Dominique Padieu, conseiller régional de Picardie et candidat aux départementales.

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Un plaidoyer économique qui entre en écho avec la situation économique de l’Aisne. Le territoire, tenu par le PS depuis 1998, est l’un des plus pauvres de France et le chômage s’affiche à 14%. Selon l’Insee, un tiers des emplois industriels a été supprimé en quinze ans dans les six zones d'emploi du département.

Pour le Front national, l’Aisne est au contraire un territoire d’avenir. Après l’élection d’un maire FN à Villers-Cotterêts en mars 2014, le parti a totalisé des 40% des suffrages aux élections européennes de mai 2014. Au premier tour de ces départementales, un sondage Odoxa pour Le Parisien publié le 15 mars prédit 41% des suffrages au FN.

Piste cyclable et création du Nord-Pas-de-Calais-Picardie

Des enjeux départementaux, en revanche, il n’en est que peu question ce samedi matin à Château-Thierry. Combien de cantons l’Aisne regroupe-t-il après le redécoupage gouvernemental? «21, 13?», s'interrogent les participants. «En tout cas, il y aura autant d’élus qu’avant, ce qui est donc un gaspillage», rétorque-t-on. En parlant réforme territoriale, la création de la région Nord-Pas-de-Calais-Picardie en choque plusieurs, alors que le choix de la Champagne-Ardenne aurait semblé «plus logique au vu de notre identité». Quant à la piste cyclable construite à Château-Thierry, c’est encore un gaspillage «car personne ne l’emprunte sauf quelques noirs». Des arguments qui feront, ou non, la différence dans les urnes les 22 mars et 29 mars prochains.