ELYSEEAquilino Morelle prend sa revanche

Aquilino Morelle prend sa revanche un an après son renvoi de l'Elysée

ELYSEEDans une interview accordée au «Parisien», l'ancien conseiller de François Hollande revient sur son éviction et n'épargne personne...
Delphine Bancaud

D.B.

La vengeance est un plat qui se mange froid, comme le prouve encore Aquilino Morelle. L’ancien conseiller de François Hollande, qui n’a jamais digéré d’avoir été répudié il y a un an, règle ses comptes dans une interview au Parisien ce lundi. Blanchi par la justice dans un supposé conflit d’intérêts entre ses activités à l'Inspection générale des affaires sociale (Igas) et une mission auprès des laboratoires pharmaceutiques, l’homme se sent désormais libre de s’exprimer et il ne s’en prive pas.

On a voulu l’abattre politiquement, selon lui

Aquilino Morelle revient d’abord sur son affaire, pour se dédouaner. «Cette accusation "ronflante" n’a jamais eu le moindre fondement. Elle n’était qu’une calomnie destinée à me contraindre à quitter mes fonctions», déclare-t-il. «La vérité, c'est qu'on a monté un dossier pour servir d'alibi à ce qui est une élimination politique», avance-t-il.Tout en taclant le cercle historique des proches de François Hollande: «Je représentais une ligne politique qui n'était pas la leur (...) J'étais pour eux un empêcheur de hollandiser en rond. Ils ont donc décidé de m'abattre», insiste-t-il.

Hollande, complice?

Reste à savoir si l’ancien conseiller déchu en veut à son mentor. Sans affirmer clairement la responsabilité de François Hollande dans ses ennuis judiciaires, Aquilino Morelle laisse planer le doute: «Certains me disent avec insistance qu’il aurait couvert cette opération. Je répugne à le croire compte tenu de mon dévouement et de ma loyauté envers lui. Mais je sais aussi que chaque homme a sa part d’ombre…».

L’affaire du cireur

Interrogé sur ses écarts de comportements à l’Elysée (il avait notamment fait venir un cireur de chaussures au Palais), Aquilino Morelle montre aussi les crocs: «La disproportion entre cette bêtise et la façon dont j’ai été traité est invraisemblable», déclare-t-il, affirmant que ceux qui étaient au courant ont ressorti l’information «afin de s’en servir contre moi le moment venu». Il n’hésite pas non plus à retourner l’arme que l’on a utiliséé contre lui: «ce pouvoir a connu des dérives de comportement bien plus graves que cet épisode».

Un livre vengeur en préparation?

Fier, Aquilino Morelle déclare ne pas regretter son poste de conseiller politique du président: «Cette vie ne me manque pas», affirme-t-il. Difficile à croire tant sa rancœur semble lourde... D’ailleurs, il prépare un livre, qui ne sera pas vengeur selon lui: «Si j’avais voulu régler des comptes, ce livre serait déjà sorti», affirme-t-il, en précisant que son ouvrage sera consacré à l’itinéraire de la gauche depuis les primaires de 2011. «Je veux écrire un livre qui soit utile à ceux qui veulent comprendre pourquoi et comment on en est arrivés là», informe-t-il. Pas vengeur, mais très critique donc…

Les détails de la démission d'Aquilino Morelle sont à revivre dans cette vidéo :