ANALYSEGuide pratique pour un Nicolas Sarkozy lancé pour 2017

Guide pratique pour un Nicolas Sarkozy lancé pour 2017

ANALYSEConcurrences à droite, menace d’un «effet de ringardisation», Nicolas Sarkozy a une longue route avant la présidentielle de 2017…
Anne-Laëtitia Béraud

Anne-Laëtitia Béraud

Les personnels politiques aiment à le rappeler: A deux ans d’une présidentielle, on ne sait jamais qui portera les couleurs de sa famille politique lors du scrutin suprême. Sinon, Edouard Balladur et Dominique Strauss-Kahn auraient été élus sans nul doute à la présidence de la République.

Ce raisonnement est partagé par l’ancien chef d’Etat et président de l’UMP Nicolas Sarkozy. Le flop de son «retour», les concurrences à l’UMP, la pression du Front national, les sondages médiocres, les enquêtes de la justice, rien ne peut enrayer sa rencontre avec les Français pour 2017.

Récolter les bénéfices des départementales

Bon prince, il concède néanmoins le 19 février sur Europe 1: «Ma candidature n’est pas obligatoire pour 2017, parce que je ne suis pas persuadé d'être le meilleur en tout.» Avant d’ajouter que s’il devait être candidat: «Je le ferais avec toute mon envie de gagner». «Réessayez-moi», invite-t-il encore un auditeur, ancien électeur UMP passé au FN.

Son ami Brice Hortefeux est son meilleur porte-parole. Oui, Nicolas Sarkozy est en passe de «réussir» sa mission à l'UMP, qui va se muer en «grande famille rénovée», déclare lundi son ancien ministre. Un «rassemblement» opéré grâce à son poste enviable à la tête de l’UMP, capable de neutraliser ses amis et concurrents. Son accueil auprès des Français, cette semaine auprès des agriculteurs et de la communauté juive, reçoit de bons échos. Et même si le Front national apparaît comme le trublion des départementales de mars prochain, l’UMP peut espérer ramasser la mise avec trente à quarante départements.

«Effet de ringardisation»

Des points nuancés par Eddy Fougier, chercheur associé à l’IRIS. A propos de Marine Le Pen, que Nicolas Sarkozy qualifie ce mercredi de «symptôme, pas une solution», le politologue souligne que c’est la présidente du FN dispose aujourd’hui «du vent de l’histoire dans son dos». «Le programme et la ligne idéologique de Nicolas Sarkozy restent flous. L’année 2014 n’a pas signé le retour du sauveur, et 2015 ne débute pas si bien que cela, avec l’échec de la législative partielle du Doubs», souligne le chercheur. «La principale menace de Nicolas Sarkozy est l’effet de ringardisation auprès des Français: Il apparaît comme n’ayant pas changé, ni dans sa communication, ni dans son rapport à l’argent et à la justice, ni dans ses idées», ajoute-t-il.

Des lacunes à faire rapidement évoluer avant 2016. C’est en effet cette année qu’aura lieu la primaire à droite, qui désignera le champion de la droite et du centre à la présidentielle de 2017. «Aujourd’hui, Nicolas Sarkozy s’est engagé à respecter une primaire ouverte au centre, qui le dessert», souligne le politologue.

Nicolas Sarkozy est-il en capacité de retourner la situation? «Restons prudents… Néanmoins, Nicolas Sarkozy fera tout pour se qualifier au second tour de la présidentielle, car il pense qu’il sera face au Front national qu’il peut battre».