POLITIQUEAttentats à Paris: «Premières fissures» dans l'unité nationale

Attentats à Paris: «Premières fissures» dans l'unité nationale

POLITIQUEL'union sacrée n'est plus respectée, relève la presse ce lundi matin...
William Molinié

W.M.

La fin de l'union sacrée? Alors que l'exécutif appelle à faire «perdurer» l'esprit d'union nationale né des attentats de Paris, la presse de ce lundi matin constate amèrement qu'il commence à se fissurer et laisse les querelles partisanes reprendre leurs droits.

«De premières fissures sont apparues dans le bloc de granit de l'union politique», note Nicolas Beytout dans L'Opinion. «Une partie de la population française a osé avouer qu'elle n'était pas Charlie ; le climat social se tend à nouveau avec une grève des routiers et l'échec des négociations patronat-syndicats sur la réforme du droit du travail», explique-t-il.

66 millions de voix

Pour Patrick Apel-Muller de L'Humanité, «choisir la guerre sans fin, ronger les libertés individuelles dans une course à l'échalote sécuritaire, montrer du doigt une catégorie de la population - “l'immigration”, pour Nicolas Sarkozy -, c'est à l'opposé de ce qu'a signifié le pays».

«On est déjà loin du “Je suis Charlie” scandé par quasiment 66 millions de voix», commente Christophe Bonnefoy du Journal de la Haute-Marne.

Appel à l'union sacrée

Le Midi libre, sous la plume de Jean-Michel Servant, estime un brin fataliste que «cela devait bien arriver tôt ou tard. Douze jours après l'attentat contre Charlie Hebdo et l'appel à l'union sacrée, la vie politique reprend ses droits».

«Déjà les routiers tempêtent et protestent, ce matin, bloquant nos points d'approvisionnement. La vie d'après les événements a repris le goût un peu fade d'avant», estime Denis Daumin dans la Nouvelle République du Centre Ouest.