Présidentielle 2012: Les comptes de campagne de Marine Le Pen dans le viseur de la justice
JUSTICE•Les juges enquêtent sur une «escroquerie en bande organisée» et un «faux et usage de faux»...M.P. avec AFP
Le FN risque gros. L'enquête sur le financement des campagnes électorales du Front national, qui concernait les cantonales de 2011 et les législatives de 2012, a été élargie en septembre à la présidentielle de Marine Le Pen en 2012, a appris jeudi l'AFP de source proche du dossier.
Après une enquête préliminaire, le parquet de Paris avait ouvert en avril 2014 une information judiciaire, confiée aux juges Renaud van Ruymbeke et Aude Buresi, pour «escroquerie en bande organisée» et «faux et usage de faux». En septembre, le parquet a élargi l'enquête à la présidentielle de 2012, où Marine Le Pen était arrivée 3ème, a indiqué la source proche du dossier.
La société Riwal dans le viseur
Comme l'avait révélé le site d'information Mediapart fin octobre, le parquet avait aussi étendu l'enquête à des faits de «blanchiment en bande organisée». Aucune mise en examen n'a été prononcée dans ce dossier.
A l'origine, l'enquête porte sur le rôle joué auprès des candidats frontistes aux législatives par le parti personnel de Marine Le Pen, Jeanne, et la société Riwal, dirigée par un proche de la présidente du FN, Frédéric Chatillon, un ancien responsable du syndicat étudiant d'extrême droite GUD. Or, Riwal a également facturé ses services pour la présidentielle de Marine Le Pen.
Surfacturation?
Lors des législatives de 2012, c'est la double fonction de Jeanne qui a intéressé les enquêteurs: le micro-parti prêtait de l'argent aux candidats pour faire campagne et dans le même temps leur vendait des kits de campagne (photo, tracts etc). Selon des documents consultés par l'AFP, le taux d'intérêt du prêt pouvait se situer autour de 6-7%, pour des kits coûtant environ 16.000 euros.
Le FN s'est toujours défendu de toute irrégularité, en faisant notamment valoir que «rien ne s'oppose» à ce que Jeanne «prête à des candidats aux élections» et que ses comptes sont régulièrement validés par la Commission nationale des comptes de campagne (CNCCFP).
Selon des sources proches du dossier, les enquêteurs se demandent si les prestations fournies par Riwal ont pu être surfacturées, alors que les dépenses de campagne sont remboursées par l'Etat.