UMP: Raffarin «partage la ligne politique» de Juppé
DROITE•L'ancien Premier ministre ne souhaite pas le retour de la droite du discours de Grenoble...N.Beu. avec AFP
L'ex-Premier ministre UMP Jean-Pierre Raffarin partage «la ligne politique» d'Alain Juppé, candidat déclaré à la primaire pour la présidentielle de 2017, dont il salue la «volonté d'élargissement».
Dans une interview au Monde datée de vendredi, le sénateur, qui coprésida l'UMP avec le maire de Bordeaux et François Fillon jusqu'à l'élection de Nicolas Sarkozy, le 29 novembre, marque nettement sa préférence: «Nicolas Sarkozy et Alain Juppé ont le caractère de la ligne politique qu'ils incarnent. Chez le premier, il y a une certaine pratique du clivage. Chez le second, il y a une vraie volonté d'élargissement. Moi, je partage la ligne politique d'Alain Juppé. Il n'y a pas d'ambiguïté dessus.» «Tout ce qu'il dit aujourd'hui sur la nécessité d'une alliance droite-centre me convient et s'inscrit dans mon parcours», insiste l'élu de la Vienne. Pour lui, la primaire à venir doit être ouverte au MoDem de François Bayrou, dont plusieurs caciques UMP exigent qu'il présente en préalable excuses et repentir pour avoir appelé à voter Hollande au second tour de 2012.
Le spectre du discours de Grenoble
Pour Raffarin au contraire, «l'UMP n'a que deux frontières: le PS et le FN. Il est nécessaire que la primaire soit très large pour que la légitimité du candidat repose sur le vote de plusieurs millions de sympathisants». L'ex-chef de gouvernement relève avoir parlé, après le discours de Nicolas Sarkozy à Grenoble en 2010, de «dérive droitière» et avoir «réalisé une analyse précise du quinquennat précédent. Je ne change rien à ce que je pense. Si cette ligne politique devait revenir et s'il n'y avait pas une vraie ouverture globale à l'ensemble de la droite et du centre, l'UMP se condamnerait. Je serai attentif à ce que la ligne soit équilibrée et que la diversité du mouvement soit préservée. Notre famille est dans une unité de nécessité.»
Interrogé sur le score de l'ancien président le 29 novembre, inférieur aux espérances des sarkozystes les plus fervents, Raffarin glisse: «C'est un excellent score pour l'avenir de l'UMP. Le parti a un leader incontesté, qui aura en même temps le devoir de parler avec les autres dirigeants du parti.»