UMPVIDEO. Les trois raisons du flop du comité des ex-Premiers ministres voulu par Nicolas Sarkozy

VIDEO. Les trois raisons du flop du comité des ex-Premiers ministres voulu par Nicolas Sarkozy

UMPFrançois Fillon a déjà fait savoir qu’il n’y participerait pas et Alain Juppé et Jean-Pierre Raffarin se sont montrés plus que réservés sur cette initiative...
Delphine Bancaud

Delphine Bancaud

Profiter de l’expérience et de la hauteur de vue de ceux qui ont été aux manettes de la France. L’idée de Nicolas Sarkozy de créer un comité des ex-Premiers ministres au sein de l’UMP pour l’épauler semblait judicieuse sur le papier. Mais force est de constater qu’elle ne fait pas l’unanimité. François Fillon a déjà fait savoir qu’il n’y participerait pas et Alain Juppé et Jean-Pierre Raffarin se sont montrés plus que réservés sur cette initiative. 20 minutes explique pourquoi cette idée est décriée.

Son utilité est remise en cause

Alain Juppé s'est dit mardi «prêt à participer au renouveau de l'UMP» condition d'être «là où se prendront les décisions» et pas dans un «comité naphtaline» des ex-Premiers ministres. La veille, il avait déjà remis en cause l’intérêt d’un tel organe: «Ce que je souhaite, c'est aider, mais de façon réelle. Pas dans un comité de chapeaux à plumes qui ne servirait à rien».

De son côté, François Fillon semble aussi remettre en cause l’utilité de ce comité. Car les anciens Premiers ministres sont déjà automatiquement membres du Bureau politique statutaire du parti (BP), sorte de «gouvernement» de l'UMP, dont tout ou partie de la cinquantaine de membres se réunissent tous les mardis soirs. Le comité des anciens Premiers ministres existerait en parallèle du BP. «Le BP fonctionne, il n'est pas nécessaire de créer une nouvelle instance. François Fillon n'y participera donc pas», a ainsi déclaré un proche de l’ancien premier ministre.



Il est taxé de vouloir «fossiliser» les ex-Premiers ministres

Certains ténors de droite interprète la création de ce comité comme une volonté de Nicolas Sarkozy de mettre les anciens Premiers ministres sous cloche afin qu’ils ne puissent pas nuire au nouveau patron de l’UMP. Pour Hervé Mariton il y a ainsi «un peu de malice de la part de Nicolas Sarkozy de les réunir en leur rappelant qu’ils sont très dignes et qu’on les respecte car ce sont d’anciens combattants». D’autant que certains d’entre eux entretiennent des relations difficiles avec Nicolas Sarkozy et pourraient être de véritables bombes à retardement pour lui. C’est le cas de Dominique de Villepin, avec lequel il entretient une rivalité depuis des années, ponctuée de coups fourrés mutuels. Et de François Fillon, l’épisode Jouyet ayant encore renforcé l’animosité entre les deux hommes. Sans oublier Alain Juppé avec lequel Nicolas Sarkozy est en concurrence pour 2017, d'autant que le maire de Bordeaux est auréolé de sondages flatteurs.

Il serait néfaste l’image du parti

Pour l’ancien ministre de la Défense, Gérard Longuet, interrogé par publicsenat.fr, un comité d’anciens premiers ministres «donnerait une image un peu jaunie de l’UMP, un peu sépia». Un comité de «vieux sages» en quelque sorte, qui donnerait au parti une image vieillissante alors même qu’il souhaite apparaître comme un parti en totale reconstruction et comme un laboratoire de jeunes talents. Un avis que partagent plusieurs observateurs de l'actualité politique, comme le montrent leurs tweets:

«  Jusqu'ici seul Villepin a accepté de faire partie du comité des has been, pardon des ex-Premiers ministres :-) http://t.co/hwnVqjgWng #UMP — Christian Delporte (@chdelporte) December 1, 2014 »

«  Sarkozy est venu sur @TF1 pour annoncer qu'il va créer un "comité des anciens premiers ministres". Enfin du rêve... — Jérôme Godefroy (@jeromegodefroy) November 30, 2014 »

«  Pour rénover l'UMP, Sarko annonce un comité des anciens premiers ministres...La réaction en marche — Jean-Paul GIRAUD (@JPGiraud) November 30, 2014 »