VIDEO. Hollande-Florange, histoire mouvementée
SIDERURGIE•Le chef de l'Etat doit retourner sur les terres de Moselle lundi...Thibaut Le Gal
Il l’avait promis. François Hollande revient à Florange (Moselle), ce lundi. Entre le chef de l’Etat et les terres de Moselle, c’est un peu le tumulte et le fracas. L’ancien élu de Corrèze y a tout connu. Les applaudissements de soutien lors de sa première visite en févier 2012, en pleine campagne présidentielle. La «stèle de la trahison» après l’arrêt des hauts fourneaux en avril 2013. Les sifflets et les huées lors de son retour quelques mois plus tard. 20 Minutes revient sur les trois actes de cette histoire mouvementée.
24 février 2012: Promesse, applaudissements et merguez
En pleine campagne présidentielle, François Hollande effectue une visite surprise sur le site sidérurgique d'ArcelorMittal. Monté sur un camion, le candidat socialiste s’adresse aux salariés. Il leur explique comprendre leur «angoisse» face à la menace de fermeture des deux hauts-fourneaux. Celui qui est encore député de Corrèze prend alors un engagement, avec «toute la responsabilité nécessaire», car «je ne veux pas me retrouver dans la situation d'être élu sur une promesse et ne pas revenir parce qu'elle n'aurait pas été tenue». Sa promesse: une loi obligeant les entreprises à céder un site rentable à des repreneurs plutôt que de le fermer. Son discours avait déclenché les applaudissements de centaines de salariés. François Hollande avait même pris soin de partager une merguez avec les métallurgistes.
Discours de François Hollande à Florange - 24... par francoishollande
23 Avril 2013: La stèle de la «trahison»
Une fois élu, François Hollande confie le dossier à Arnaud Montebourg. Le ministre du Redressement productif souhaite la nationalisation temporaire de Florange, mais il est désavoué par son Premier ministre, Jean-Marc Ayrault. Après 20 mois de lutte sociale, les hauts fourneaux de Lorraine s’éteignent définitivement en avril 2013. L’avenir de 629 des 2.500 salariés du site s’assombrit. Les syndicalistes de FO (Force ouvrière) érigent le 23 avril une stèle commémorant les promesses non tenues de François Hollande. «Ici reposent les promesses de changement de F. Hollande faites aux ouvriers et leurs familles à Florange». Le mot «trahison» est gravé en lettres capitales dans le marbre. «Cette stèle est le symbole des promesses non tenues de Hollande et du manque de courage du gouvernement qui a capitulé face à Mittal», déclare alors Frédéric Weber, de FO.
La stèle de la «trahison», Jean-Christophe Verhaegen AFP
26 Septembre 2013: La pluie, les sifflets, les annonces
François Hollande est de retour à Florange. L’ambiance merguez paraît bien loin. Sous la pluie et les sifflets, le chef de l’Etat se défend de toute trahison. Les choix entrepris l’ont été «dans l'intérêt» du site, même si ceux-ci n’ont pas été «compris» ou «acceptés» par ses employés, explique-t-il. François Hollande rappelle qu’il n’y a eu «aucun plan social», et «180 millions d'euros d'investissements» de la part du groupe ArcelorMittal. Le président annonce également la création d'une «plate-forme publique de recherche» pour la sidérurgie lorraine. Il ajoute: «Pour être certain qu'une annonce ne vient pas s'ajouter à une autre, je viendrai chaque année ici à Florange pour veiller aux engagements qui ont été pris». Un peu plus tard, la loi Florange est sur les rails à l’Assemblée. Elle sera quelque temps plus tard censurée en partie par le Conseil constitutionnel.
Hollande accueilli à Florange par les sifflets... par francetvinfo