POLITIQUEMariage pour tous: Abrogation, réécriture, nouvelle loi... Qui pense quoi à l'UMP?

Mariage pour tous: Abrogation, réécriture, nouvelle loi... Qui pense quoi à l'UMP?

POLITIQUELes candidats de l'UMP sont finalement plus proches, à une exception près, qu'il n'y paraît sur ce sujet...
Illustration d'une célébration d'un mariage homosexuel.
Illustration d'une célébration d'un mariage homosexuel. - K. TRIBOUILLARD / AFP
Maud Pierron

Maud Pierron

A mois de deux ans de la primaire UMP pour la présidentielle 2017, les positions des différents responsables qui veulent jouer un rôle majeur s'affinent sur la question du mariage pour tous. Même si, d’après différents sondages (ou ), les sympathisants UMP ne souhaitent majoritairement pas l’abrogation de la loi Taubira et le sujet n’apparaît pas du tout comme un sujet de préoccupation essentiel. Tous les positions, plus ou moins acrobatiques, résumées ci-dessous.

Hervé Mariton

Au moins avec lui c’est limpide: c’est oui à l’abrogation de la loi, non à l’adoption des couples homosexuels, à la GPA ou à la PMA. Le député de la Drôme, qui a mené la bataille contre «le mariage pour tous» à l’Assemblée nationale au nom de l’UMP propose une «union civile». Et le candidat à la présidence de l’UMP faisait du manque de clarté de Nicolas Sarkozy à ce sujet un angle d’attaque. Mais ça c'était bon pour avant. Avant que l'ex-chef de l'Etat prononce le mot magique (cf ci-dessous).

Bruno Le Maire

Là c’est déjà un tout petit peu plus nuancé: non à l’abrogation du mariage pour tous, mais oui à une «réécriture» de la loi. «Nous, la droite républicaine, nous ne reviendrons pas sur le mariage homosexuel», a-t-il expliqué aux militants de Sens commun samedi. Mais il faut «une réécriture de la loi pour lever les ambiguïtés sur les questions de fiilation et de procréation médicalement assistée, et pour empêcher la gestation d'autrui», a ajouté Bruno Le Maire qui, finalement, n'est pas si éloigné des autres ténors même s'il joue l'image du «seul contre tous».

Nicolas Sarkozy

Là, ça devient carrément flou. Oui, Nicolas Sarkozy a bien prononcé le mot tant attendu par les militants de la «Manif pour tous» et de Sens commun, celui d’ «abrogation» de la loi Taubira mais... oui, il veut que les homosexuels puissent se marier. Mais sans avoir les mêmes droits que les couples hétérosexuels, notamment en matière de filiation, sans préciser s'il voulait rendre impossible l'adoption pour les couples homosexuels. Il a expliqué tout cela samedi pour la première fois devant les militants de Sens commun: il semble avoir été poussé par la salle, puisque jusque-là, il ne voulait pas prendre position plus clairement et expliquait qu’il ferait trancher ce débat par les militants s’il était élu. Il parlait plutôt de «réécriture», un peu comme Bruno Le Maire, puis a lâché, alors que la salle le chahutait: «Si vous préférez qu'on dise (qu'il faut) abroger la loi Taubira pour en faire une autre... En français, ça veut dire la même chose... Ça aboutit au même résultat. Mais enfin, si ça vous fait plaisir, franchement, ça coûte pas très cher». Lui aussi s’est prononcé contre la PMA et la GPA.

Alain Juppé

Attention, voici le gauchiste de la bande, si si. Alain Juppé, non seulement, ne souhaite pas revenir sur la loi Taubira, mais en plus, il s'est dit cette semaine dans un entretien aux Inrocks «favorable» à l'adoption pour les couples homosexuels. Sous certaines garanties déjà prévue par la loi, comme pour les couples hétérosexuels. En revanche, le maire de Bordeaux juge la GPA «inacceptable» et la procréation médicalement assistée (PMA) doit être «réservée aux couples hétérosexuels».

François Fillon

Revenir sur la loi Taubira, «ce n'est pas réaliste car on ne démariera pas des gens qui ont été mariés», explique régulièrement François Fillon, candidat à la primaire UMP. Ok pour le mariage mais il va falloir tout de même «réécrire» la loi pour éviter d'ouvrir la voie à la PMA et restreindre» les possibilités d'adoption par les couples homosexuels. Par ailleurs, il veut abroger la circulaire Taubira, un texte qui permet de faciliter la transcription en France de l'état civil d'un enfant né d'une GPA à l'étranger.

Xavier Bertrand

Lui aussi est très clair: oui à l'abrogation, non à l'adoption, non à la PMA ou à la GPA. Le député-maire de Saint-Quentin (Aisne) explique: «Disons-le très clairement : l'union des couples homosexuels, j'y suis favorable. Mais je ne me résous pas à voir les règles de la filiation bouleversées à ce point. Je suis contre l'adoption, la PMA et bien sûr la GPA, mais je précise aussitôt qu'il ne s'agit pas de revenir à la situation antérieure ni de démarier les personnes concernées ou de désadopter les enfants adoptés entre la promulgation de la loi Taubira et son abrogation».