Qui est l'ambitieux député-maire de Drancy, Jean-Christophe Lagarde, qui succède jeudi à Jean-Louis Borloo à la tête de l'UDI? Décrit comme un tribun qui a la «flamme», son côté tranchant dérange parfois. 20 Minutes vous fait découvrir cinq choses à savoir sur le nouveau patron des centristes de l’UDI.

• Il a été colleur d’affiches et pro-Raymond Barre
  

«Je l'ai vu arriver tout jeune au CDS (Centre des démocrates sociaux) et il disait: "moi je vais devenir maire de Drancy!"», se souvient la sénatrice Jacqueline Gourault, proche de François Bayrou, en rapportant la détermination du jeune homme. Après avoir collé des affiches pour la campagne de Raymond Barre en 1988, et présidé les jeunes UDF (1996-2001), le premier fait d'armes de Jean-Christophe Lagarde est en effet d'avoir ravi la ville de Drancy aux communistes.

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• Il a renversé les communistes dans l’un de leur fief
  

Il se présente pour la première fois en 1995 et fait vaciller le maire communiste Maurice Nilès. Six ans plus tard, à 33 ans, il emporte la mairie face au successeur de Jean-Claude Gayssot, dans l'ancien fief du ministre des Transports. «C'est un garçon de talent, un vrai tribun et il tient sa ville», juge un ancien ministre centriste. Avec Drancy, il ouvre une brèche dans les terres communistes de Seine-Saint-Denis, qui s'est élargie cette année avec la conquête de Bobigny.

• Il est critiqué pour des méthodes brutales
  

Ce fumeur de 47 ans tient d'ailleurs tellement bien sa ville que la campagne pour l'élection de l'UDI a vu fleurir les accusations de clientélisme à son égard. Ses adversaires soulignent nombre d'adhésions de commerçants et d'employés municipaux. Lui met en avant sa popularité chez ses administrés. Il connaît cette réputation et les méthodes brutales qu'on lui attribue. «Je ne fais pas semblant d'être un saint», dit-il à l’AFP. De l'aveu de nombreux centristes en tout cas, Jean-Christophe Lagarde est un homme «très organisé». Des centristes soulignent son côté tranchant voire «roublard» ou l'accusent de faire des «coups tout seul». «Il donne le sentiment de bidouiller», explique encore un autre.

• Il est pour le mariage gay, contre l’élargissement européen
  

Souvent dans sa voiture, ce député au physique lisse fait la navette et le grand écart entre la gestion de sa ville de Seine-Saint-Denis et le Palais Bourbon. Il met à profit son sens de la formule comme porte-parole du groupe UDI à l'Assemblée. Il est l'un des rares parlementaires de l'opposition à avoir voté en faveur du mariage homosexuel, et il a aussi voté contre l'élargissement européen en 2004.

• Son épouse a été visée lors de cette campagne électorale
  

Ciblé par de nombreuses attaques pendant la campagne interne, visant aussi sa femme, on l'a senti s'agacer et bouillir. Il a tenu à rester «stoïque» mais «il faut que cela se termine», lâche-t-il.

• Il déteste Hervé Morin, candidat malheureux à la tête de l’UDI
  

Elu député en 2002, il fait la campagne de François Bayrou en 2007 comme porte-parole, puis rejoint le Nouveau Centre. Il se fâche alors avec le président de cette formation, Hervé Morin. Jean-Christophe Lagarde le raille comme le «candidat 1%» quand celui-ci se lance brièvement dans la course à la présidentielle. Les deux se déchirent au sein du Nouveau Centre. Jean-Christophe Lagarde crée ensuite sa propre formation, Force européenne démocrate (Fed), en juillet 2012.

• On lui prête des ambitions pour la présidentielle
  

Une grande ambition est souvent prêtée à ce père de famille marié à une militante centriste. «Lagarde se projette à six ans pour être candidat à la présidentielle», affirment plusieurs centristes. Il promeut d'ailleurs l'idée d'un candidat de son camp en 2017.