Le PS risque de perdre sa majorité absolue à l'Assemblée nationale dans les prochaines semaines. En effet, Pierre Moscovici, désormais commissaire européen, a démissionné de son mandat de député, ce qui va entraîner la tenue d'une législation partielle dans le Doubs, a indiqué mardi la présidence. Or, cette partielle est à haut risque puisque l'ex-ministre de l'Economie avait été élu en 2012 à la faveur d'une triangulaire avec l'UMP et le FN.

La lettre de démission de l'ex-ministre est arrivée mardi à l'Assemblée. Cette élection doit être organisée dans un délai maximal de trois mois à compter de l'acte de vacance du siège. En cas de défaite, le groupe socialiste de l'Assemblée ne comprendrait plus que 288 membres, alors que la majorité absolue est de 289.

Pressions sur Bruxelles

L'Elysée avait pourtant tout fait pour éviter cette partielle: alors en campagne pour la commission européenne, Pierre Moscovici avait été nommé par Hollande pour une mission «sur la place de la France en Europe». Or, lorsqu'un parlementaire est en mission, il peut être remplacé directement par son suppléant au bout de six mois.

Mais la nomination de Pierre Moscovici à cette mission n'étant intervenue que le 5 mai, il aurait fallu attendre le 5 novembre pour démissionner. Sauf que la nouvelle Commission européenne à laquelle Pierre Moscovici appartient prend ses fonctions mercredi 5 novembre. Il a donc dû démissionner avant. Du coup, selon certains médias, la France aurait demandé à la Commission européenne de faire sa rentrée lundi ou mardi prochain. Sans succès donc.

Pierre Moscovici, lui, s'était agacé: «Si partielle il doit y avoir, il faut cesser de considérer qu'elle est perdue pour la gauche.» «Il y a la possibilité pour la gauche de garder cette circonscription. C'est une possibilité, il faut l'affronter avec combativité», avait-il ajouté. Le PS a perdu toutes les élections partielles organisées depuis mai 2012.