Pour François Bayrou, le président de l'UMP sera «probablement le Premier ministre de la cohabitation»
POLITIQUE•Le président du Modem pense que François Hollande devra dissoudre l’Assemblée avant 2017…20 Minutes avec AFP
François Bayrou a déclaré dimanche ne pas croire que François Hollande «puisse tenir jusqu'en 2017» sans dissoudre l'Assemblée et a estimé que le président de l'UMP serait alors «probablement le Premier ministre de la cohabitation». Le président du Modem, invité du Grand rendez vous Europe1/Le Monde/I<tele, a indiqué que pour sa part, après des élections, il ne lui serait «pas difficile» de travailler avec Alain Juppé d'un côté et des proches de Manuel Valls de l'autre.
«Je ne suis pas sûr que François Hollande puisse tenir jusqu'en 2017 avec une majorité déchirée», a dit François Bayrou, en ajoutant: «les institutions offrent alors au président le retour devant le peuple, généralement par la dissolution». Et en cas de victoire de la droite, «il n'y a pas d'autre solution possible» que la cohabitation, selon François Bayrou, car «si vous gagnez, vous allez gouverner».
«Il ne serait pas difficile pour moi de travailler avec des hommes comme Alain Juppé»
A cet égard, a relevé le maire de Pau, «l'élection du président de l'UMP est probablement l'élection du Premier ministre de la cohabitation. Il y a des nécessités institutionnelles et je ne crois que cela ait complètement échappé à Nicolas Sarkozy». Pour François Bayrou, «il n'y aura pas de changement politique majeur s'il n'y a pas de retour devant le peuple». «Ensuite, je ne pense pas que dans un pays qui est plongé dans une crise aussi profonde que la notre, on puisse mener la politique qui convient avec une majorité riquiqui, rétrécie», a-t-il dit.
Selon lui, «ce que l'Allemagne a montré, et c'est pourquoi il faut un changement de pratique institutionnelle, c'est que quand il y a de très grands enjeux il faut que les forces politiques puissent travailler ensemble sans se renier». Après des élections, «il ne serait pas difficile pour moi de travailler avec des hommes comme Alain Juppé d'un côté ou ceux qui viennent de s'exprimer autour de Manuel Valls», a dit M. Bayrou, en faisant référence au «courant réformiste» du PS. Manuel Valls «est cohérent, et ne manque pas d'un certain courage» mais actuellement «il ne sera en rien suivi par son camp», a-t-il jugé.