Les Français n’accueillent pas Martine Aubry à bras ouverts. A 59%, les Français ont une mauvaise opinion de la maire de Lille dont le retour dans le débat national est jugé négativement par 57% d’entre eux, selon un sondage exclusif BVA pour 20 Minutes. Face à un président impopulaire, 47% des sondés considèrent qu’elle ferait «plutôt mieux» que François Hollande à l’Elysée (46% pensent l’inverse) tandis qu’à une écrasante majorité, 61%, ils jugent qu’elle ferait «plutôt moins bien» que Manuel Valls à Matignon.

>> Le retour de Martine Aubry en cinq temps

«Ces résultats globaux faussent l’analyse, prévient Eric Bonnet, directeur des études politiques de BVA. Car comme Nicolas Sarkozy, Martine Aubry est une personnalité clivante: très populaire dans son camp (76% de bonne opinion à gauche), rejetée par la droite (88% de mauvaise opinion).» La preuve, son retour est une bonne chose pour 73% des sympathisants de gauche et pour 2017, si 52% des Français souhaitent sa candidature plutôt que celle de François Hollande, la proportion monte à 66% chez les sympathisants de gauche.

Attention à ne pas incarner la division

Martine Aubry semble toutefois avoir plus de crédit à gauche du PS qu’au PS. Les sympathisants socialistes sont plus nombreux à penser qu’elle ferait «moins bien» que Hollande (48% contre 45%) et Valls (54% contre 42%) alors que les sympathisants de partis plus à gauche que le PS pensent très largement que Martine Aubry ferait «plutôt mieux» que Hollande (82% contre 10%) et Valls (83% contre 12%). «Critiquer le gouvernement la rend plus populaire parmi les opposants de gauche au gouvernement, explique Eric Bonnet, mais peut la rendre moins populaire chez les sympathisants PS qui craignent la division. Son problème va être de trouver le bon dosage dans les critiques pour incarner une alternative sans diviser.»

D’autant que le PS apparaît comme coupé en deux au niveau idéologique: les sympathisants PS sont à 47% proches des idées de la maire de Lille, presque autant que ceux se disant proche d'Emmanuel Macron, 45%. «Elle divise les Français dans leur ensemble et au sein du PS, lui-même divisé», explique Eric Bonnet.