POLITIQUEVIDEO. Dérapage, impro, ballon d’essai... Typologie des couacs du gouvernement

VIDEO. Dérapage, impro, ballon d’essai... Typologie des couacs du gouvernement

POLITIQUELes couacs du gouvernement sont nombreux, mais ils ne relèvent pas de la même catégorie...
Anissa Boumediene

Anissa Boumediene

Ils sont monnaie courante dans la vie politique, mais depuis l’arrivée de François Hollande à l’Elysée, on ne compte plus les couacs de ses ministres, tant sous le gouvernement de Jean-Marc Ayrault que sous celui de Manuel Valls, qui apporte d’ailleurs sa pierre à l’édifice. 20 Minutes dresse la typologie illustrée des couacs du gouvernement.



L’impro totale

«Si on ne peut plus rien dire…» Venue commenter au micro de RTL le dernier rapport de la Cour des comptes, Ségolène Royal a estimé que «les sociétés d’autoroutes n’ont pas respecté le contrat dans la mesure où elles n’ont pas baissé les péages et ont continué à encaisser des superprofits», avant de se demander «pourquoi les autoroutes ne sont pas gratuites le samedi et le dimanche, par exemple». Manuel Valls a aussitôt réagi à cette sortie de route et recadré la ministre de l’Ecologie, apparemment sous le coup d’une impro totale. Le chef du gouvernement a martelé que «pour ce qui concerne la gratuité des autoroutes, aujourd’hui la question n’est pas à l’ordre du jour». Mais Ségolène l’insoumise n’en a cure, rappelant qu’on ne lui enlèvera pas «sa liberté de parole».

Le ballon d’essai

«Il ne doit pas y avoir de tabou sur l’assurance-chômage (…). Il y a eu une réforme, elle est insuffisante, on ne pourra pas en rester là», assure le ministre de l’Economie Emmanuel Macron dans une interview au JDD. Des propos qui font l’effet d’une bombe. D’aucuns parlent d’un énième couac, tandis que la gauche de la gauche, estomaquée, crie à la remise en cause d’un acquis social. Pourtant, l’interview a été relue et validée par l’Elysée. Et pour cause, l’épisode relèverait d’une stratégie savamment orchestrée par le couple exécutif, où les rôles seraient bien définis. A Valls et Macron le soin d’envoyer des gages de sérieux à Bruxelles pendant que le chef de l’Etat rassure sa famille politique et s’adresse aux Français. Ou commencer lancer un ballon d’essai sous forme de (faux) couac.

Le dérapage d’un intouchable

Malgré la promesse présidentielle de ne pas s’y aventurer, Arnaud Montebourg, à l'époque ministre du Redressement productif, ne s’en cache pas, il aimerait que la France se lance dans l’exploitation du gaz de schiste «propre», qui serait confiée à une compagnie nationale, comme il l'explique le 9 juillet 2013 lors d’une audition à l’Assemblée nationale. La réponse présidentielle ne tarde pas, François Hollande profite de son intervention télévisée du 14 juillet pour rappeler que «tant que je suis président, il n'y aura pas d'exploration du gaz de schiste en France». Pas de quoi calmer la verve de Montebourg, dont le statut de troisième homme de la primaire socialiste de 2011 l’a rendu presque intouchable. Moins de six mois plus tard, il récidive, espérant parvenir «à convaincre le président». Agacé, Valls le débarque le 25 août en présentant la démission de son gouvernement.

Le combat de coqs

Pas de trêve estivale au sein du gouvernement. Le 13 août 2013, un clash éclate entre Christiane Taubira et Manuel Valls et tourne au bras de fer politique. L’objet de la discorde: le projet de réforme pénale défendu par la garde des Sceaux. Les volets qu’il comporte sur la contrainte pénale et la suppression des peines planchers ne sont pas du goût du ministre de l’Intérieur d’alors. Et pour être sûr d’être entendu, le premier flic de France envoie à la fin du mois de juillet une lettre au chef de l’Etat dans laquelle il détaille par le menu tout ce qu’il reproche au projet de loi. Problème, Le Monde publie la lettre deux semaines plus tard et la presse s’en empare avant que la ministre de la Justice ne soit au courant. Valls a beau tenter de rattraper le coup en déclarant qu’avec sa collègue «nous allons continuer à travailler ensemble» et qu’ils forment un couple «qui va durer», il ne parvient pas à éviter le couac.