ASSEMBLEE«Madame LE président»: 139 députés UMP demandent la levée de la sanction contre Aubert

«Madame LE président»: 139 députés UMP demandent la levée de la sanction contre Aubert

ASSEMBLEESon insolence avait valu au député une sanction financière...
N. Bg. avec AFP

N. Bg. avec AFP

Ils demandent au président de lever la sanction infligée par la présidente. Cent trente-neuf députés UMP ont défendu ce jeudi auprès de Claude Bartolone le cas de leur collègue Julien Aubert, qui avait persisté le 7 octobre à appeler «Madame LE président» la présidente de séance Sandrine Mazetier.



«Madame LE président»: un outrage de Julien... par 20Minutes

Dans une tribune publiée sur lefigaro.fr, à paraître vendredi dans l'édition papier et initiée par François Fillon et Henri Guaino, les 139 députés - qui qualifient Sandrine Mazetier de «vice-président de l'Assemblée nationale» - estiment que la sanction infligée à Aubert (suppression d'un quart de son indemnité parlementaire) a «couvert de ridicule cette institution essentielle qu'est la présidence de l'Assemblée». Selon eux, la sanction est «d'autant plus intolérable qu'elle punit l'usage correct de la langue française» qui est, «selon la Constitution, la langue de la République».

Les «portes du totalitarisme»

«En français "la présidente" désigne la femme du président (...) La mise à l'amende d'un député pour s'être exprimé correctement en français dans l'enceinte de l'Assemblée nationale française signifierait-elle que l'Assemblée s'arroge désormais le droit de fixer les règles de la langue, ce qui nous amènerait aux portes du totalitarisme?», s'interrogent-ils carrément.

«Sera-t-on un jour puni pour avoir utilisé dans nos débats l'expression "école maternelle" que Mme Mazetier voulait faire interdire l'année dernière? Police de la langue ou police de la pensée? A vrai dire les deux. Mme Mazetier a utilisé les pouvoirs qui lui étaient conférés à d'autres fins pour imposer par la force de la sanction sa funeste idéologie jusque dans le langage. Détournement et abus de pouvoir sont les mots qui viennent spontanément à l'esprit. Y en a-t-il d'autres pour qualifier cette attitude, sinon peut-être un vieux mot de l'ancien code pénal: le mot "forfaiture"?», se demandent-ils également.

Les signataires estiment qu'«en approuvant cette décision inique», Claude Bartolone a «pris le risque de détériorer profondément les relations entre les membres» de l'Assemblée. Parmi les signataires figurent également Xavier Bertrand, Jérôme Chartier, Luc Chatel, Eric Ciotti, Gérald Darmanin, Eric Woerth, Nicolas Dupont-Aignan (non inscrit).