POLITIQUEVIDEO. La politique familiale du gouvernement déchaîne les passions

VIDEO. La politique familiale du gouvernement déchaîne les passions

POLITIQUESans surprise, la réduction de certaines prestations familiales annoncée lundi, a été fustigée par des personnalités politiques, surtout de droite...
Delphine Bancaud

Delphine Bancaud

Le dossier est explosif et les réactions sont vives. Plusieurs voix se sont élevées pour dénoncer les mesures de réduction des prestations familiales annoncées par le gouvernement lundi pour limiter le déficit de la Sécurité sociale.

Sans surprise, la droite a tapé fort. Le député Bruno Le Maire, candidat à la présidence de l'UMP, a appelé mardi sur Europe 1 «toute la droite» à se mobiliser contre les projets gouvernementaux concernant la politique familiale. Rappelant qu'il avait quatre enfants, il a affirmé que «les familles de France ont déjà subi la baisse du quotient familial de plein fouet»; et là, «on en remet une louche avec le congé parental et la prime de naissance», a-t-il dit. «Tout cela parce que le gouvernement est aux abois, parce que Manuel Valls depuis six mois qu'il est Premier ministre, n'a pas fait une réforme de structure», selon lui.

Invité de France Info ce mardi, le député UMP des Yvelines, Henri Guaino a aussi fustigé ce coup de rabot: «Année après année, on détruit la politique familiale qui était une des rares politiques publiques qui marchait bien. On la transforme en politique sociale. (...) Ce n'est pas une solution. Mettre les familles en difficulté, vous croyez que ça va améliorer la situation. C'est une blague».

Un «matraquage» des familles pour les uns

Lundi soir sur Europe 1, le député Christian Jacob, président du groupe UMP à l'Assemblée nationale, a lui même dénoncé «un matraquage sans précédent de la famille», alors que la politique familiale est pour lui «une politique qui marche».Il a insisté sur les conséquences de la baisse des aides à la garde d'enfants pour certains ménages. «On va se retrouver avec des solutions de travail au noir, les gens vont chercher d'autres possibilités de mode de garde. C'est une vraie catastrophe pour la politique familiale», s'est insurgé le député.

Plus virulente encore, l'eurodéputée FN Marie-Christine Arnautu a estimé mardi que les familles étaient les «vaches à lait» du gouvernement. Pour la conseillère municipale niçoise, «tout y passe: la prime à la naissance serait divisée par trois dès le deuxième enfant; les allocations familiales seraient diminuées pour les enfants ayant entre 14 et 16 ans; la prestation d'accueil du jeune enfant serait versée non plus à la naissance mais à la fin du mois suivant la naissance; le complément de libre choix de garde, qui aide à employer des employés à domicile, serait désormais soumis à condition de ressources».

Une flopée de tweets

Sur tweeter, les politiques sont aussi montés au créneau.

« .@manuelvalls veut absolument montrer ses muscles. Incapable de le faire face à la gauche, la Famille est sa victime préférée ! #StopValls — Rachida Dati ن (@datirachida) 30 Septembre 2014 »

« « Le gouvernement fait une faute politique et une faute morale contre les familles et notre politique familiale » #BFMSTORY — Nadine Morano (@nadine__morano) 29 Septembre 2014 »

Les verts, le PCF et la CFTC critiques aussi

Même si elle comprend une «remise à plat» de la politique familiale, la co-présidente du groupe EELV, Barbara Pompili a déclaré mardi sur RFI que l'annonce d'une nouvelle réforme du congé parental laissait «une impression un peu d'improvisation». «Nous avons voté une réforme du congé parental à l'Assemblée il y a très peu de temps», rappelle la députée de la Somme.

La CFTC a aussi déploré «le coup une nouvelle fois porté aux familles». Concernantla réduction par trois de la prime à la naissance à partir du deuxième enfant, le syndicat a dénoncé «une nouvelle sanction pour les ménages».

Le Parti Communiste français (PCF) n'est pas resté en reste: «Au nom de la réduction des déficits publics, le gouvernement fait des choix austéritaires qui vont frapper de plein fouet les familles et singulièrement les femmes (...) Face à l'inégalité criante des salaires en France, quel père va pouvoir s'arrêter de travailler 18 mois sans conséquences lourdes pour le budget familial? Utiliser l'aspiration légitime à faire avancer l'égalité entre les femmes et les hommes pour faire des économies sur le dos des familles et pour réduire le temps d'un des parents près de son enfant est scandaleux!», déclare un communiqué.