POLITIQUESénatoriales: Les éditorialistes soulignent le «renforcement institutionnel» du FN

Sénatoriales: Les éditorialistes soulignent le «renforcement institutionnel» du FN

POLITIQUELes quotidiens insistent sur le nouveau revers que représentent les résultats aux sénatoriales pour le gouvernement...
Delphine Bancaud

Delphine Bancaud

Les élections sénatoriales ont infligé un «nouvel uppercut» au président François Hollande et marqué l'entrée «symbolique» au Palais du Luxembourg du Front national, qui voit ainsi renforcée sa présence «institutionnelle», commentent lundi les éditorialistes.

«Troisième revers pour le pouvoir en quelques mois. 2014 aura été son annus horribilis», écrit Patrice Chabanet dans Le Journal de la Haute-Marne. Après les municipales et les européennes, la gauche vient de subir un nouveau «long dimanche de dé-fiançailles avec ses électeurs, qu'ils soient +grands+ ou normaux», analyse Bruno Dive dans Sud-Ouest.

Aucune surprise dans ce retour de la Haute Assemblée dans le giron de la droite, insistent les commentateurs de la presse quotidienne. «La présidence de gauche n'aura été qu'une courte parenthèse, trois petites années, dans cette chasse gardée de la droite», relève Patrice Chabanet.

La «Berezina» pour le PS

Pour Patrick Apel-Muller de L'Humanité, « la défaite était attendue après la sévère sanction des municipales» mais «elle a tourné hier à la Berezina». «La droite ramasse le Sénat comme le fruit tombé de trop de trahisons, d'infinies déceptions et de sourdes colères», estime l'éditorialiste du journal communiste.

«La France vire a droite non pas parce que l'UMP symbolise l'espoir mais parce que le PS, en vingt-neuf mois, a fait la preuve de son imperitie», cingle Paul-Henri du Limbert dans Le Figaro.

«Le punching-ball élyséen encaisse un nouvel uppercut en espérant tenir jusqu'à l'ultime round de 2017. C'est long, douloureux et au final, c'est aussi la France qui titube», ajoute Raymond Couraud dans L'Alsace.

Une victoire pour le FN

Mais «plus que cette alternance assez classique, on retiendra que deux Front national entrent au Sénat», souligne Michel Urvoy. L'éditorialiste d'Ouest-France estime que «ce n'est pas illogique pour une formation qui pèse un quart de l'opinion».

Les Dernières Nouvelles d'Alsace, sous la plume de Didier Rose estime que «l'extrême droite gagne une nouvelle chambre d'écho pour ses thèses».

«Après les municipales et les européennes, la répétition des scrutins confirme le renforcement "institutionnel" du FN», renchérit Jacques Camus dans La Montagne/Centre France.

Pour Michel Urvoy (Ouest-France), «la vraie nouveauté réside dans le fait que les élus des élus, dont on peut penser qu'ils n'agissent pas sur un coup de tête protestataire, votent aussi FN et valident ainsi la stratégie de Marine Le Pen».