Gad: Macron regrette ses propos polémiques sur les salariées «illettrées»
POLITIQUE•La polémique est née bien que factuellement, le taux d’illettrisme chez Gad soit effectivement près de trois plus élevé que la moyenne française...C.B.
«Une maladresse». Ce mercredi, le ministre de l’Economie Emmanuel Macron a fait réagir lorsqu’il a évoqué, sur Europe 1, les salariés de l’abattoir breton Gad et plus particulièrement le fait qu’une «majorité de femmes, pour beaucoup illettrées», y travaillent. Le ministre citait ce cas pour appuyer son propos sur les réformes que souhaite mener le gouvernement.
C’est en évoquant plus particulièrement le coût du permis de conduire qu’il utilise l'expression des «salariées illettrées» de Gad, ajoutant: «Pour beaucoup, on leur explique vous n'avez pas d'avenir à Gad ou aux alentours, allez travailler à 50 ou 60 km. Ces gens-là n'ont pas le permis de conduire. On va leur dire quoi? Il faut payer 1.500 euros, il faut attendre un an? Ca aussi ce sont des réformes du quotidien, ça va créer de la mobilité et de l'activité».
«20% de l'effectif souffre effectivement d'illettrisme»
Immédiatement, des internautes commentent cette sortie du ministre sur les réseaux sociaux. Pour la plupart d’ente eux, ce propos est encore plus insultant que celui des «sans dents», prêté au président Hollande par Valérie Trierweiller. Mais c’est surtout sur la page Facebook du Télégramme de Brest, qui a relayé la sortie du ministre, que des centaines de Bretons et d’internautes s’énervent comme les propos de Macron.
Si le ministre n’a effectivement pas versé dans le politiquement correct avec ce commentaire, il s’avère pourtant, comme le rappelle Le Parisien, qu’au sein de l'entreprise Gad, «20% de l'effectif souffre effectivement d'illettrisme, c'est-à-dire que ces salariés maîtrisent mal l'écriture et la lecture. En France, selon les statistiques de l'Insee publiées l'année dernière à la faveur du label Grande cause nationale donné à l'illettrisme, la moyenne des 16-65 ans illettrés est de 7%».
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Macron exprime ses «regrets»
Le quotidien précise par ailleurs que «depuis 2010, le Gref Bretagne a mis en place des formations au sein des abattoirs pour que des salariés, sur la base du volontariat, réacquièrent les "savoirs fondamentaux"». Si les faits plaident donc en faveur du commentaire de Macron, le cabinet de ce dernier a toutefois décidé d’apaiser la situation en contactant la rédaction du Télégramme de Brest.
Le ministère voulait assurer qu’il ne fallait voir dans ces propos «aucun mépris envers les salariés» de Gad et reconnaissait que le mot «illettrées» est «extrêmement blessant». Emmanuel Macron a ensuite exprimé ses «regrets» à l'Assemblée nationale, qu'il a renouvelés sur son compte Twitter:
« Deux regrets à propos de ce matin. http://t.co/CI7NE1XexY — Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) 17 Septembre 2014 »