Lui aussi s’est fait prendre de vitesse par Alain Juppé qui, au cœur du mois d’août, a annoncé sa candidature à la primaire de l’UMP. Pour l’instant, François Fillon était le seul ténor en piste, si l’on considère Xavier Bertrand comme un challenger. Ce mercredi, le député de Paris fait donc sa rentrée dans son fief sarthois de Rouez-en-Champagne avec l’intention de reprendre le leadership. L’enjeu est de taille pour le Sarthois dont l’image a été brouillée par diverses déclarations droitières, alors que Nicolas Sarkozy menace de se déclarer candidat à la primaire à la rentrée. Dans les sondages, que ce soit auprès des sympathisants ou des Français, l’ex-Premier ministre est dépassé à la fois par Alain Juppé et Nicolas Sarkozy.

Déjà son entourage met en avant son «tour de France» promet un «discours fort», qui va «marquer les esprits» et que devrait prendre pour cible François Hollande. «Vous verrez lors de son discours que François Fillon est sur le bon braquet dans son tour de France», vante un de ses proches, le député Jérôme Chartier. «Le contexte va nourrir son discours avec les dernières 72h qui sont un virage historique pour la Ve République car c’est la première fois qu’un gouvernement démissionne en raison d’un désaccord au sein de la même famille politique», prévient-il.

Le rassembleur… en «rupture»

François Fillon, l’un des trois membres du triumvirat de l’UMP, aura lui, à cœur de se montrer rassembleur. Les deux candidats à la présidence de l’UMP, Bruno Le Maire et Hervé Mariton prendront la parole. Et Luc Chatel, le secrétaire général du parti sera présent. Tout comme Christian Jacob, le patron du groupe UMP à l’Assemblée et proche de Jean-François Copé. Les proches de François Fillon, Eric Ciotti et Valérie Pécresse, animeront des tables rondes.

Devant ses partisans et une centaine de députés, François Fillon devrait creuser son sillon de «rupture par rapport à ce qui a été fait depuis dix ans et qui a sapé la compétitivité de la France en laissant exploser la dépense publique», explique Jérôme Chartier, citant la fin des 35h, la retraite à 65 ans ou le nouveau pacte à l’école. «Il est le seul qui depuis 18 mois organise ses équipes, fait des propositions, multiplie les déplacements au contact des Français pour les écouter et discuter avec eux», ajoute-t-il.

Et finalement, dans le camp Fillon, on ne voit pas d’un si mauvais œil la déclaration d’Alain Juppé jugeant que sa candidature rend «désormais» la primaire «incontournable», alors que les sarkozystes tentent de faire sauter cet obstacle. Du moins, on fait mine de. Car le maire de Bordeaux est un concurrent sérieux qui n’était pas prévu à l’agenda de l’ex-Premier ministre.