Remaniement du gouvernement: Benoît Hamon, le ministre de l'aile gauche au bord de l'exclusion
PORTRAIT•Le ministre de l’Education nationale est l’un des premiers concernés par la démission du gouvernement remise par Manuel Valls à François Hollande…Floriane Dumazert
L’actuel ministre de l’Education, Benoît Hamon fait partie des ministres qui pourraient quitter le gouvernement, après la démission présentée par Manuel Valls au président de la République.
Ce qu’il faisait
Il était l’un des rares à avoir bénéficié d’une promotion en interne. En avril 2014, Benoît Hamon laissait sa place de ministre délégué à l’Economie sociale et solidaire et à la Consommation pour un ministère plus important: l’Education nationale. Un maroquin aussi emblématique que périlleux.
Après être parvenu à mener à son terme sa loi sur la Consommation, Benoît Hamon récupérait ainsi le dossier brûlant des rythmes scolaires, initié par son prédécesseur, Vincent Peillon. Le nouveau ministre ne disposait alors que de quelques mois pour aménager la réforme, que de nombreuses mairies menaçaient de ne pas appliquer.
Sa position au gouvernement
Benoît Hamon ne s’en est jamais caché, il fait partie de l’aile gauche du PS. Mais au nom de la solidarité gouvernementale, le ministre a toujours veillé à ne pas mettre en cause la politique du gouvernement et à ne pas s’opposer aux annonces de son chef. A quelques exceptions près.
En septembre 2013, un affrontement venait secouer la rentrée du gouvernement. Après les propos tenus par Manuel Valls, alors ministre de l’Intérieur, à l’encontre des Roms jugeant qu’ils avaient «vocation à rester en Roumanie», Cécile Duflot, ancienne ministre du Logement, en avait «appelé à la responsabilité du président de la République». A l’occasion des universités d’été de l’aile gauche «Un monde avance», Benoît Hamon avait alors assuré que «la gauche ne postulera jamais l’impossibilité d’intégrer progressivement une population». Un coup directement porté à Manuel Valls qui avait jugé que les Roms avaient «vocation à rester en Roumanie».
Dimanche, aux côtés d’Arnaud Montebourg pour l’annuel Fête de la rose, Benoît Hamon s’est une nouvelle fois opposé au désormais Premier ministre. Même si «on ne peut pas fronder», son collègue de l’Economie et lui-même ne sont «pas loin des frondeurs», ces socialistes de l’aile gauche qui fustigent les décisions politiques du gouvernement. Si l’Elysée a d’abord tenté d’ignorer ces déclarations minimisant leur portée, Manuel Valls a, dès ce lundi, présenté à François Hollande la démission du gouvernement.
Et s’il part?
Nommé en avril 2014, débarqué quatre mois plus tard, le ministre de l’Education nationale risque fort de rater sa rentrée scolaire. Une nouvelle difficulté pour la troisième rentrée du quinquennat de François Hollande. Après la reprise de 2013 sous le signe de la délicate réforme des rythmes scolaires, celle de 2014 s’annonce tout aussi mouvementée.