POLITIQUEAux journées d'été d'EELV, Cécile Duflot est soutenue par les militants

Aux journées d'été d'EELV, Cécile Duflot est soutenue par les militants

POLITIQUELes extraits du livre de l'ancienne ministre, «De l'intérieur», publiés ce jeudi dans le «Nouvel Obs», animent les discussions des élus et militants écologistes réunis à Bordeaux...
Elsa Provenzano

Elsa Provenzano

Le livre ne sort que lundi mais les quelques extraits publiés jeudi font déjà réagir élus et militants du parti Europe Ecologie les Verts (EELV), rassemblés jusqu'à samedi à Bordeaux,à l'occasion de leurs journées d'été. Dans son ouvrage, Cécile Duflot, ancienne ministre du Logement, connue pour son franc-parler, ne mâche pas ses mots et critique à la fois la politique de François Hollande, qu'elle qualifie de «président de personne», et de Manuel Valls, qu'elle qualifie d'«homme de droite».

La secrétaire nationale d'EELV Emmanuelle Cosse considère l'ouvrage comme «un bon retour d'expérience qui dit beaucoup de choses du rôle de ministre» mais insiste aussi sur le fait que c'est un livre signé Cécile Duflot qui n'engage pas le parti. Stéphane Saubusse, secrétaire régional d'EELV en Aquitaine ne cache pas, pour sa part, sa satisfaction : «Enfin elle a enlevé sa muselière! On est une grande majorité à être content et libéré car la politique économique de Valls est inacceptable.»

Un exercice de clarification salutaire

Véronique Vinet, secrétaire régionale en Midi-Pyrénées se montre un peu partagée sur le sujet: «C'est un peu tôt pour en parler, cela fait très peu de temps qu'elle a quitté le gouvernement et en même temps c'est bien d'écrire pour la transparence, les citoyens ont le droit de savoir.»

L'explication de texte est jugée salutaire et l'honnêteté de Duflot intacte: «Je ne pense pas qu'on ait craché dans la soupe car tout était clair dès le départ dans l'accord qui a été signé entre EELV et le PS», ajoute Véronique Vinet.

Des militants qui comprennent la démarche de Duflot

«Je pense qu'elle dit tout haut ce que beaucoup pensent tout bas à EELV mais aussi au Parti socialiste: il n'y a pas un ancrage suffisant à gauche. C'est vrai qu'elle y va un peu fort mais c'est à la hauteur de la désillusion!», estime Céline Papin, 33 ans, une militante bordelaise d'EELV. Elle se souvient qu'au sein des groupes locaux, cela a été un vrai soulagement quand Cécile Duflot est sortie du gouvernement. «On va pouvoir retrouver notre identité et notre autonomie, car le gouvernement n'incarne pas la gauche qu'on défend», conclut-elle.

«Quand on est ministre on est soumis à un devoir de réserve. Qu'elle écrive ce livre maintenant pour expliquer les choses, cela me parait normal, surtout que Cécile ne pratique pas la langue de bois», réagit de son côté Pascal, 58 ans, militant à Montreuil venu participer aux Journées d'été. Certains pensent que la démarche de clarification de Duflot pourra donner un nouvel élan au parti, qui doit aussi réfléchir sur ses fondamentaux pendant ces trois journées d'été.