Livre de Cécile Duflot : «Des ministres et des députés savaient pour Cahuzac»
POLITIQUE•Dans son livre choc «De l’intérieur», l’ancienne ministre du Logement révèle que des ministres et des députés lui auraient confié être au courant de l’affaire Cahuzac bien avant sa nomination au ministère du Budget…Anissa Boumediene
Dans son livre brûlot «De l’intérieur. Voyage au pays de la désillusion», à paraître le 25 août, Cécile Duflot enchaîne les révélations choc et livre un portrait au vitriol de ses anciens collègues et révèle que de nombreux ministres et députés étaient au courant de l’affaire Cahuzac avant même sa nomination au poste de ministre du Budget.
«Pourquoi l’ont-ils laissé nommer ministre du Budget?»
Cécile Duflot n’épargne personne et elle tire à boulets rouges sur ses anciens collègues, dont Jérôme Cahuzac, qu’elle trouve «odieux». «On dit de lui qu’il est brillant et bel homme, je le découvrirai méprisant et brutal». Mais plus que de dresser un portrait au Vitriol de l’ex-ministre, Cécile Duflot revient sur «l’affaire Cahuzac» et révèle dans son livre qu’une partie de la classe politique était au courant depuis longtemps. «L’affaire Cahuzac dure de longues semaines. Des ministres, des députés me confient qu’ils savaient depuis longtemps. Je n’en reviens. S’ils étaient au courant, pourquoi l’ont-ils laissé nommer ministre du Budget? Ce n’est pas juste l’histoire d’une dérive personnelle, d’un menteur patenté».
«Aveuglement et hypocrisie»
«Cette affaire montre aussi l’aveuglement et l’hypocrisie qui peuvent régner», déplore l’ancienne ministre. Avant d’ajouter que cela restera «la marque de l’insincérité». Ceux qui se sont confiés à leur collègue apprécieront la dédicace. Jérôme Cahuzac «était le plus farouche opposant à la taxe à 75 %, un des engagements phares de la campagne de François Hollande, et il était ministre du Budget», poursuit-elle.
Fin 2012, le site d’information Mediapart révélait que Jérôme Cahuzac détenait un compte bancaire secret en Suisse. Après avoir farouchement nié l’accusation pendant quatre mois, l’ex-ministre délégué au Budget avait finalement reconnu les faits début avril, provoquant un raz-de-marée politique.
«L’affaire a duré très longtemps et, ensuite, il y a eu une forme de déni sur sa gravité. Je n’oublie pas qu’il a quitté son ministère sous les applaudissements», conclut Cécile Duflot.