Nombre d'adhérents: pourquoi aucun élu UMP n’évoque le même chiffre
POLITIQUE•Edouard Courtial s’est réjoui d’une hausse de 30% des adhérents au premier semestre 2014. Son collègue Thierry Mariani a, dans le même temps, déploré une baisse des adhésions de moitié entre 2012 et 2014…Floriane Dumazert
L’UMP ressort la calculette. Cette fois, il n’est plus question des finances du parti, mais de son nombre d’adhérents. Et à ce sujet, les membres de l’UMP peinent à se mettre d’accord. Pis, ils présentent même des conclusions diamétralement opposées. Si Edouard Courtial, délégué général en charge des fédérations, se réjouit d’une hausse des adhésions de 30% au premier semestre 2014, Thierry Mariani se désole d’une baisse de moitié.
« À la fin du premier semestre, nous comptabilisons 30 % d’adhérents en plus à l’UMP que l’année dernière à la même période. 1/2 — Edouard Courtial (@edouardcourtial) 12 Août 2014 »
C’est par un tweet qu’Edouard Courtial a annoncé cette hausse de 30% du nombre d’adhérents du parti au premier semestre 2014. Concision oblige, le délégué général n’a pas précisé les chiffres qu’il avait utilisés pour son calcul et, contacté par 20 Minutes, il n’a pas encore apporté de précisions. Le Figaro s’est alors lui-même lancé dans les comptes. L’UMP recensait 125 000 adhérents en août 2013. Avec une hausse de 30%, les militants UMP seraient donc 160 000 en août 2014. Edouard Courtial n’est d’ailleurs pas le premier à dévoiler ce chiffre. En juillet, Europe 1 révélait son enquête et exposé les mêmes résultats que ceux repris par le délégué général.
Mais Luc Chatel, secrétaire général du parti, n’a retenu qu’un chiffre, le dernier dont dispose l’UMP à cette heure. A l’approche du Congrès qu’elle organise en novembre, l’UMP a agrégé les adhésions du 1er janvier au 30 juin 2014. D’après Luc Chatel, le parti compterait alors 170 000 adhérents, et l’UMP se targue d’une hausse de 50 000 adhésions par rapport à juin 2013. De quoi rassurer le parti, empêtré dans plusieurs affaires tout au long de l’année.
Approximation, erreur de calcul et chiffre officiel
Sauf que le 8 juillet, Alain Juppé n’a pas évoqué 170 000 militants, pour juin 2014, mais 143 000. Il faisait alors référence aux saisies quotidiennes enregistrées à l’UMP. Car à l'époque, le parti n’avait pas encore enregistré l’intégralité des adhésions du mois de juin. Le chiffre officiel n’a été connu qu’au début du mois d’août. D’où l’annonce, le 13 août, par Luc Chatel du chiffre officiel de 170 000 adhérents pour le mois de juin.
Autre écart identifié: si Edouard Courtial s’est montré optimiste, son collègue Thierry Mariani se fait plus alarmiste. «En 2014, après deux ans de présidence Hollande, nous gagnons les municipales et divisons par deux le nombre d’adhérents par rapport à 2012», a ainsi déploré le député selon L’Express. Le nombre d’adhérents réduit de moitié? Ce serait un vrai coup dur pour le parti.
Thierry Mariani aurait comparé le nombre d’adhésions de 2012 à celui de 2014. En 2012, l’UMP comptait environ 320 000 adhérents, et 251 000 en 2013, selon les décomptes du parti. Mais à ce jour, l’UMP ne dispose pas des chiffres de l’année en cours, puisqu’il reste encore au moins quatre mois avant d’obtenir la synthèse de toutes les saisies d’inscriptions de l’UMP. Le député serait donc allé un peu vite dans ses calculs. Car comme le précise l’UMP, les compteurs sont remis à zéro chaque début d’année et le parti n’évoque son nombre d’adhérents qu’à travers un chiffre annuel. Une logique qui a l’air d’en perturber plus d’un.