C’est enfin la quille pour l’exécutif. Après un dernier Conseil des ministres mercredi, les membres du gouvernement se réunissaient ce vendredi à l’Elysée autour de François Hollande pour un séminaire de «préparation de la rentrée».

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Mais certains auraient déjà aimé partir en milieu de semaine et ne goûtent pas cet ultime rendez-vous avant la pause estivale qui durera 15 jours. «Qu’ils nous lâchent», a indiqué, exaspéré, un ministre sur France Inter. Alors cette ultime réunion est-elle vraiment nécessaire ou juste une opération de com? Philippe Moreau Chevrolet, fondateur de l’agence de communication MCBG répond à 20 Minutes.

Au cours des dernières années, les ministres partaient en vacances le mercredi juste après un dernier Conseil des ministres. Est-ce utile de leur ajouter un séminaire de «préparation de la rentrée» à l’Elysée le vendredi?

Sur la forme, c’est une mise en scène de la part de François Hollande pour gérer son image et l’image de son gouvernement pendant la période estivale. Elle complète la demande qui a été faite aux ministres de ne pas être à plus de 2h30 de Paris durant leurs 15 jours de congés. Sur le fond, ce séminaire permet de renforcer la cohésion gouvernementale. C’est le prolongement de ce que Manuel Valls a entrepris depuis qu’il est à Matignon. Désormais, tous les ministres se réunissent deux fois par mois le jeudi. Résultat, il y a moins de couacs que dans l’équipe précédente. Mais je crains que le grand public ne soit pas réceptif à cette dernière réunion avant la pause estivale. Une bonne partie des Français sont justement en vacances.

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Les vacances de l’exécutif sont plus que jamais un enjeu de communication pour l’Elysée?

Depuis la canicule de 2003, la pression est de plus en plus forte. A fortiori, en période de crise, on veut éviter de montrer des membres de l’exécutif qui s’amusent, qui sont heureux au pouvoir. On veut des moines soldats. Au rythme où vont les choses, on se dirige vers la fin des vacances des ministres et du chef de l’Etat. Le séminaire est présenté comme un séminaire «de préparation de la rentrée». En réalité, on agit comme si les vacances n’existaient plus. On gomme les vacances de l’image. François Hollande qui a été «traumatisé» par ses premières vacances de président de la République à Brégançon, à partir desquelles il a commencé sa chute dans les sondages, a décidé cet été de ne prendre que 10 jours de repos en s’enfermant à la Lanterne.

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Le grand public peut-il être sensible à la réduction des vacances de l’exécutif?

Cette tendance peut se retourner contre lui. En réduisant les congés des ministres et du chef de l’Etat, on ne fait pas ce travail d’humanisation, de proximité qui permet de montrer aux Français que les hommes politiques sont aussi des hommes comme les autres. Avec ce besoin de respirer, de se ressourcer aux côtés de leurs proches durant l’été. Cette mise en scène de l’intimité entretient le lien avec les Français. L’exécutif se prive donc d’une communication plus décalée qui lui permettrait d’être présent dans les magazines people. Durant l’été, les Français en sont friands. De ce point de vue, Nicolas Sarkozy a fait un bon coup de com en faisant la couverture de Paris Match où il apparaît en famille au bord de l’eau dans le sud de la France.

« Carla et Nicolas Sarkozy, deux amoureux en vacances. Découvrez la couverture du numéro 3401. http://t.co/ALPf7efnGV pic.twitter.com/DFbsXbzf8q — Paris Match (@ParisMatch) July 23, 2014 »