DECRYPTAGEAvion Air Algérie: François Hollande veut «éviter d’être pris en défaut»

Avion Air Algérie: François Hollande veut «éviter d’être pris en défaut»

DECRYPTAGEComment l’Elysée réagit et gère la communication après ce crash aérien…
Anne-Laëtitia Béraud

Anne-Laëtitia Béraud

Pas de répit pour la communication politique. Alors que le vol AH5017 entre Ouagadougou (Burkina Faso) et Alger s’est crashé jeudi au Mali, l’Elysée a fait savoir dans la journée que François Hollande restait en France et participait à des réunions de crise.

Le Président devait pourtant prendre en avion dans la soirée pour se rendre à la Réunion, aux Comores et à Mayotte, afin de participer à un sommet de chefs d’Etat de l’océan indien entre vendredi et dimanche. «Vous imaginez le président aller serrer des mains et se payer des bains de foule au bord de la mer pendant que la Nation est en deuil?», indique au Parisien un conseiller du chef de l’Etat.

«Le gouvernement est mobilisé, les ministres sont au travail»

Après une première réunion jeudi, le chef de l’Etat en a piloté une autre ce vendredi, avant de réaliser une courte allocution en fin de matinée. Le ton grave, François Hollande a rappelé qu’il «partage la douleur des familles», celles-ci bénéficiant du «soutien fraternel de la Nation». «Le gouvernement est mobilisé, les ministres sont au travail», a-t-il souligné, avant de conclure: «Toutes mes pensées sont tournées vers les victimes, les familles». Une autre réunion de crise se tiendra samedi à 10h00.

« #AH5017: «Grâce aux Burkinabés […] et ensuite à notre drone, l’avion a pu être identifié» http://t.co/ItQGufqNVh pic.twitter.com/CDbmVbDtRg — Élysée (@Elysee) 25 Juillet 2014 »

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Ce type d’événement dramatique, qui survient après deux catastrophes aériennes cette semaine, est extrêmement sensible pour l’Elysée. La présidence a le défi de ne pas «rater» son message, sous peine d’être violemment tancée. «A l’Elysée, il faut absolument marquer le coup. Il y a quelques jours, la présence de Manuel Valls sur le Tour de France lors des débordements de la manif pro-Gaza a été critiquée», rappelle le politologue Emmanuel Saint-Bonnet. «Il s’agit aussi de rectifier également une communication, qui, sur les derniers événements internationaux tels que le conflit entre Israël-Palestine, a été désordonnée, voire calamiteuse», ajoute-t-il.

Ne pas rater le message

Mais, rappelle Emmanuel Saint-Bonnet, la couverture médiatique de cet événement est inversement proportionnelle à l’actualité de cette fin juillet. «Ce sont les vacances, les médias ronronnent. Ils accordent une plus large couverture à ce drame car l’actualité est par ailleurs maigre».

Ne pas rater le message envoyé par l’Elysée aux citoyens, voilà la priorité. «En communicant sur ce type de drame, ce n’est pas une histoire de ‘gagner pas de points’ pour les politiques. Il leur faut plutôt éviter d’être pris en défaut, leur être reproché d’avoir été ailleurs. Les médias sont une caisse de résonance et le faux pas est vite relayé», souligne encore le politologue. Avant de conclure: «Le flot médiatique est très court et cette communication immédiate ne doit pas être ratée. C’est seulement s’il y a une erreur qu’elle reste».

« Le président @fhollande a tenu ce matin une réunion au sujet de la disparition de l’avion d’Air Algérie #AH5017 pic.twitter.com/WNOxJFU9Fy — Élysée (@Elysee) 25 Juillet 2014 »