Balladur réaffirme que sa campagne de 1995 a été financée dans le respect de la loi
POLITIQUE•Il conteste le fait que sa campagne aurait pi être financée par commissions occultes...20 Minutes avec AFP
L'ancien Premier ministre Edouard Balladur, visé par une prochaine enquête de la Cour de justice de la République, a réaffirmé ce lundi que sa campagne présidentielle de 1995 avait été «financée dans le respect de la législation en vigueur».
Celui qui avait été éliminé dès le premier tour de cette élection «conteste de la façon la plus formelle les allégations selon lesquelles» sa campagne aurait pu être financée «par des commissions octroyées à l'occasion de la conclusion de contrats entre la France et un État étranger, ou par d'hypothétiques fonds secrets», ont indiqué ses avocats.
La commission des requêtes de la CJR a jugé que cette instance, seule habilitée à juger des ministres pour des faits commis dans l'exercice de leur fonction, était compétente pour enquêter sur Edouard Balladur et son ancien ministre de la Défense François Léotard. La justice cherche notamment à établir si la campagne d'Edouard Balladur a pu être pour partie financée par des rétrocommissions occultes sur des contrats d'armement ou par les fonds secrets de Matignon.
Bientôt l'accès au dossier
La décision de la CJR d'enquêter « ne préjuge en rien de la responsabilité d'Edouard Balladur »; « en revanche, lorsque la Commission d'instruction de la Cour de justice de la République sera saisie, Edouard Balladur aura enfin accès aux pièces du dossier, ce qui lui permettra de répondre aux allégations mensongères répandues contre lui depuis six ans, au mépris du secret de l'instruction et de la présomption d'innocence », selon Mes François Martineau et Félix de Belloy.
Evoquant le refus, opposé, selon eux, à deux reprises par le parquet, de lui accorder l'accès au dossier d'instruction alors qu'il était publiquement mis en cause, les avocats ont indiqué que leur client avait « décidé de saisir la Cour européenne des droits de l'Homme de ce qu'il considère comme une atteinte aux droits de la personne ».
Dans le volet non ministériel de l'enquête, six personnes viennent d'être renvoyées en correctionnelle, dont un fidèle d'Edouard Balladur, Nicolas Bazire. Mais, étant ministre au moment des faits, Edouard Balladur ne pouvait être poursuivi par la justice de droit commun.