Galaxie UDI: Attention, mouvements au centre
POLITIQUE•L’UDI (Union des démocrates et indépendants) organise la succession de Jean-Louis Borloo, le président du Parti radical qui s’est retiré de la vie politique début avril…Anne-Laëtitia Béraud
Ça bouge au centre. Après avoir fait bloc pour les élections municipales et européennes, l’UDI (Union des démocrates et indépendants) organise la succession de son président Jean-Louis Borloo, qui s’est retiré de la vie politique début avril.
La formation centriste organise ce samedi un conseil national, sous la houlette de son président par intérim Yves Jégo. Ce grand raout fixera les règles de l’élection du prochain président de l’UDI, désigné lors d’un grand congrès mi-novembre. «La compétition commence, mais elle n’est pas malsaine», commente Yves Jégo. La date limite de dépôt des candidatures est fixée le 13 juillet. Et les prétendants s’annoncent nombreux. «Ce nouveau président donnera un visage à l’UDI» pour composer une alternative crédible, avance Hervé Morin.
«L’UDI vit de guerres de tribus»
Outre le maire de Neuilly-sur-Seine Jean-Christophe Fromantin, qui a annoncé officiellement sa candidature fin mai, les députés Hervé Morin et Jean-Christophe Lagarde devraient se lancer avant la fin juin. Circulent également les noms de l’eurodéputé Jean Arthuis, du député François Sauvadet et du sénateur Jean-Marie Bockel.
Quant à Yves Jégo, il pourrait finalement s’aligner sur la ligne de départ. «Par nature, rien n’est exclu», précise-t-il à 20 Minutes. «L’UDI vit de guerres de tribus, notamment avec l’affrontement de Jean-Christophe Lagarde et Hervé Morin. Elle reste très fragile, il lui faut de l’unité».
«Ras le cul d’être le strapontin de l’UMP»
Parallèlement à la campagne pour la tête de l’UDI, celle pour la présidence du Parti radical (PR), également abandonnée par Jean-Louis Borloo, est déjà bien lancée. Ce parti, qui est le plus vieux de France, est l’un des piliers de l’UDI. S’affrontent pour cette élection l’ex-ministre Rama Yade et Laurent Hénart, maire de Nancy et dauphin d’un ancien président du PR, André Rossinot. Le vote débute lundi 16 juin, et le nom du nouveau président du Parti radical sera proclamé début juillet lors d’un congrès.
Quelle sera la tâche du nouveau président de l’UDI? «Il faut tout faire pour que l’on ait un candidat centriste à la présidentielle» pour Hervé Morin, qui est favorable à une primaire ouverte de la droite et du centre en vue de la présidentielle de 2017. Mais il avertit: «Si le président de l’UDI, tout juste élu, se lance dans une aventure personnelle avec la perspective de l’élection présidentielle, je dis que notre parti est un grand danger».
Gérer l’allié François Bayrou, président du MoDem
A la charge du prochain président de l’UDI de gérer également l’allié François Bayrou, dont les ambitions restent imprécises. «Le cheval de Pau est de nouveau scellé» pour 2017, lance une figure centriste. Et enfin trouver un compromis avec l’UMP, alors qu’Alain Juppé, François Fillon ou Jean-Pierre Raffarin appellent à un rapprochement avec le centre. «L’indépendance est notre code génétique», coupe Yves Jégo. «Il faut construire une alternative car on en a ras le cul depuis quinze ans d’être le strapontin de l’UMP», renchérit-on à l’UDI.
Quant à Jean-Louis Borloo, s’il est retiré officiellement, il reste très attentif et décroche quotidiennement son téléphone pour appeler à droite comme à gauche. «Jean-Louis Borloo n’a pas renoncé à donner ses conseils. Il fait de la politique autrement», souligne Yves Jégo.