Agir vite pour redonner du souffle à l’UMP. La direction provisoire du parti, nommée mardi jusqu’à l’élection d’un nouveau président d’ici novembre et composée du triumvirat Juppé-Raffarin-Fillon et d’un secrétaire général, Luc Chatel, a annoncé mercredi les premières décisions qu’elle comptait prendre pour remettre sur pieds l’UMP. D’autres propositions pourraient aussi être mises à l’étude. Décryptage.

Réaliser un audit financier

L’UMP va procéder à un audit financier interne «dans les tout prochains jours», a indiqué mercredi l’ancien Premier ministre François Fillon. «C’est une décision nécessaire pour savoir où on met les pieds, où on va, comment le parti peut être redressé, s’il est dans une situation financière redressable. Aujourd’hui, personne n’en sait rien», a déclaré François Fillon mercredi sur Europe 1. Cet audit devrait notamment permettre de déterminer le montant exact de la dette de l’UMP. «L'UMP a besoin d'une véritable césure par rapport à la gestion précédente. Il est donc bien dans nos intentions de renouveler complètement l'équipe administrative et financière de l'UMP dès le prochain bureau politique de la semaine prochaine», a également annocé ce mercredi Alain Juppé sur France Inter.

Fillon: "Un audit interne sera réalisé dans… par Europe1fr

Incarner à nouveau l’opposition

Sur France Info, le nouveau secrétaire général intérimaire de l’UMP, Luc Chatel a reconnu mercredi que «l’opposition était inaudible» ces derniers temps. Un écueil alors que le gouvernement est au plus bas dans les sondages et que le Front national peut se targuer d’un score de 25 % des votes aux élections européennées. La nouvelle direction devra donc s’accorder rappidement sur le choix d’une ligne politique pour à nouveau pouvoir monter au front.

Organiser un congrès refondateur

L’objectif est «d’organiser un congrès au-dessus de tout soupçon» pour désigner le président du parti en novembre, a déclaré mercredi Luc Chatel. «Les militants ont le droit à la parole, c’est à eux de s’exprimer, ce n’est pas aux dirigeants du parti de prendre des décisions sans eux. Ce sont eux qui choisiront le futur président de l’UMP», a-t-il expliqué.

Luc Chatel annonce un audit de l’UMP par FranceInfo

Réfléchir à un changement de nom du parti

Dans une interview au Parisien publiée mardi, la présidente du groupe UMP au conseil de Paris, Nathalie Kosciusko-Morizet a avancé quelques idées chocs pour remanier le parti. «Je suis favorable à des actes symboliques forts comme le changement de nom de l’UMP». Un acte symbolique qui pourrait marquer un nouveau départ. Mais les ténors du parti sont partagés sur la question. L’eurodéputée UMP, Nadine Morano s’est dite opposée à cette idée alors qu’Eric Woerth, ancien trésorier du parti, y est favorable.

Décider s’il faut revendre le siège

C’est la suggestion qu’a faite Nathalie Kosciusko-Morizet mardi dans Le Parisien: «Je souhaite que l’on vende notre siège, rue de Vaugirard. Il est froid, glacial, à présent il rappelle de mauvais souvenirs, et nous avons de toute façon besoin d’argent». Ce bâtiment de 5.500 m2 situé rue de Vaugirard, acquis en 2011 au prix de 40 millions d’euros. Sa vente permettrait de renflouer les caisses du parti.