POLITIQUECrise à l’UMP: Nicolas Sarkozy reviendra-t-il vite ou non en politique?

Crise à l’UMP: Nicolas Sarkozy reviendra-t-il vite ou non en politique?

POLITIQUELes différentes options du «retour» de Nicolas Sarkozy aux premiers rangs de la vie politique française…
Anne-Laëtitia Béraud

Anne-Laëtitia Béraud

«Je vais être obligé d’y aller», confiait Nicolas Sarkozy à des proches, assurant que «le jour où [il] sortira, la cote de [ses] concurrents s’effondrera». Pressé par ses amis de revenir au plus vite dans la vie politique française, Nicolas Sarkozy est face à un dilemme. Doit-il revenir dès maintenant, ou retarder l’échéance pour mieux préparer son retour? 20 Minutes envisage ses options.

-La stratégie du retour rapide

Dans cette période de turbulence à l’UMP, empêtrée dans l’affaire tentaculaire Bygmalion et la course pour prendre l’ascendant à droite, Nicolas Sarkozy peut envisager de se lancer rapidement. Il sera ainsi en bonne position pour le congrès extraordinaire de l’UMP, programmé à la mi-octobre, qui décidera du nouveau président du parti. Dans la situation où Nicolas Sarkozy reprend la tête de l’UMP, il peut ensuite réunir un congrès statutaire du parti pour supprimer la primaire prévue à droite en 2016, et imposer sa candidature à la présidentielle de 2017. Il couperait l’herbe sous le pied de ses concurrents politiques les plus sérieux Alain Juppé et François Fillon, qui martèlent leur attachement à une primaire.

Par ailleurs, Nicolas Sarkozy aurait intérêt à capitaliser sur sa popularité, qui semble s’effriter. Plusieurs sondages, dont le dernier effectué par Ifop pour Valeurs actuelles révèle que si 28 % des sympathisants UMP préfèrent Nicolas Sarkozy à la tête l’UMP, Alain Juppé le talonne avec 26 %. Dans le sondage sur les cotes d’avenir des politiques TNS-Sofres-Sopra Group à paraître ce vendredi dans Le Figaro Magazine, Alain Juppé figure en tête avec 39 % d’avis favorables. Il est suivi, à 33 %, par Nicolas Sarkozy (-3) et à 32 % pour François Fillon (-1).

-Un retour retardé de quelques mois, voire en 2015

Plusieurs raisons peuvent pousser Nicolas Sarkozy à attendre avant de replonger dans le bain mouvementé de la politique. Selon ses amis, l’ancien chef d’Etat attendrait la rentrée de septembre pour annoncer sa décision. «Pas question d’emmerder les Français avec ça pendant leurs vacances» aurait d’ailleurs confié un proche, cité par Le Canard enchaîné du 4 juin.

«Nicolas Sarkozy n’a nul besoin de se précipiter», commente Eddy Fougier, politologue à l’Institut des relations internationales et stratégiques (Iris). «Car pour l’instant, son silence, relatif, lui a toujours rapporté», souligne Eddy Fougier. Avant de prédire qu’«avec les affaires, ce n’est pas des peaux de bananes, mais des caisses entières de peaux de bananes qui attendent Nicolas Sarkozy.»

Par ailleurs, l’attente peut alimenter le désir chez ses partisans. En prenant son temps, Nicolas Sarkozy peut peaufiner sa stratégie, grâce à ses soutiens qui assurent un récit millimitré de son «retour». Et de mettre en avant que si Nicolas Sarkozy revient, c’est pour la France, et non pour sauver son parti en crise. Mais cela ne sera pas sans peine. Selon Eddy Fougier, «le pouvoir n’attend que le retour de Nicolas Sarkozy pour mobiliser à gauche contre l’ennemi commum».