POLITIQUEVIDEO. Bygmalion/UMP: «On peut mentir, tricher et prétendre représenter la France?» lance François Fillon

VIDEO. Bygmalion/UMP: «On peut mentir, tricher et prétendre représenter la France?» lance François Fillon

POLITIQUE«C'est le chaos», a constaté François Fillon mardi soir...
20 Minutes avec AFP

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François Fillon n'a pas maché ses mots mardi soir. L'ex-Premier ministre a affirmé à Paris que «l'enjeu des prochaines semaines» était d'empêcher l'UMP de disparaître, alors que l'affaire Bygmalion menace de l'engloutir.

«Sauver l'UMP d'une disparition désormais possible: voilà l'enjeu des prochaines semaines», a lancé l'ancien Premier ministre, lors de l'assemblée générale de son association de soutien Force républicaine, qui réunissait Porte de Versailles environ 800 personnes, selon les organisateurs, dont quelque 120 députés et sénateurs.

«Les soupçons et les affaires nous ont blessés», c'est le «chaos», a lancé Fillon, qui a lancé une charge violente contre le président démissionnaire de l'UMP.

« #Fillon: "Je le redis: oui un parti ce n'est pas une mafia!" #UMP #forcerepublicaine — Guillaume Daret (@GuillaumeDaret) June 3, 2014 »

L'ex-Premier ministre a poursuivi son attaque: «Des millions d'euros détournés (...) On peut mentir, tricher, détourner l'argent des adhérents et des sympathisants et prétendre représenter la France?» s'est-il interrogé.

Il a ajouté qu'il avait pris ses «responsabilités en décidant de défendre devant le bureau politique de l'UMP l'installation d'une direction collégiale provisoire». «J'ai été rejoint par de nombreux élus de notre mouvement, et ensemble, nous n'avons fait que notre devoir», a-t-il assuré.

Le député de Paris faisait ainsi allusion au triumvirat qu'il forme avec deux autres anciens Premiers ministres, Alain Juppé et Jean-Pierre Raffarin, mis en place à l'issue du bureau politique de leur parti le 27 mai pour pallier la démission forcée de son ex-président Jean-François Copé.

Avec Juppé et Raffarin, «nous avons accepté une mission d'urgence. Il s'agit de restaurer la confiance des militants et des Français en contribuant à faire toute la lumière sur ce qui s'est passé» et de «garantir l'unité de notre mouvement dont Alain, Jean-Pierre et moi-même sommes parmi les fondateurs».

Un congrès transparent en octobre

Selon Fillon, il faut également «assurer les conditions exemplaires et transparentes d'un congrès au mois d'octobre», qui «permettra de donner toute la parole aux adhérents de l'UMP, car seule la démocratie peut nous sortir d'un tel chaos».

Le triumvirat doit être validé par le prochain bureau politique statutaire de l'UMP (qui regroupe les cinquante personnalités les plus importantes du mouvement), le 10 juin.

D'ores et déjà, il est contesté par de nombreux sarkozystes, qui craignent la concurrence de Fillon et Juppé pour leur champion en vue de la présidentielle de 2017. Un référé suspension a été déposé à son encontre au tribunal administratif de Paris, par une militante UMP selon laquelle les conditions de sa mise en place n'avaient pas respecté les statuts du parti.

L'UMP et l'UDI n'aient «pas su se rassembler» pour contrer le FN

Revenant par ailleurs sur les élections européennes, gagnées par le Front national, Fillon a regretté que l'UMP et l'UDI n'aient «pas su se rassembler».

«La pression du Front national est désormais suffisamment évidente pour ne pas s'interroger, chaque échéance à venir, sur nos alliances avec nos partenaires naturels (...) Il faudra choisir: soit la victoire ensemble, soit le risque de défaite».

«Nous sommes la droite républicaine et le centre, avec ses valeurs qui ont pour noms le travail, le civisme, la famille, la dignité humaine qui ne doit pas être l'otage des idéologies», a-t-il martelé.

Cependant, «la question des alliances ne peut être posée tant que nous sommes en crise et en position de faiblesse. Nous devons ressaisir nos forces, redéfinir notre ligne politique et ensuite seulement proposer une plate-forme commune de gouvernement», a-t-il dit.

Enfin, l'ancien Premier ministre va continuer à faire des propositions au nom de Force républicaine: après celles sur l'école en avril, il présentera en juin ses mesures pour « redresser la compétitivité de l'économie française, puis à la rentrée, pour réduire sérieusement les dépenses publiques ».