Affaire Bygmalion: «Ce n’est plus une affaire Copé, mais une affaire Copé-Sarkozy»
INTERVIEW•Le député écologiste Noël Mamère s'exprime sur la crise qui secoue l'UMP...Propos recueillis par Anne-Laetitia Béraud
A quelques minutes de la séance des questions au gouvernement, le député écologiste de la Gironde Noël Mamère s’est exprimé auprès de 20 Minutes sur la crise qui agite l’UMP et la démission de son président Jean-François Copé.
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Aveux de Jérôme Lavrilleux lundi, démission de Jean-François Copé ce matin, que pensez-vous de la situation de l’UMP ce mardi?
Je ne me réjouis pas de ce qui se passe à l’UMP vu le contexte politique national qui ne fait que nourrir un peu plus la rhétorique du «Tous pourris» de la famille Le Pen. La politique française n’avait pas besoin de cela. Cela fait longtemps que l’on savait que Jean-François Copé était un spécialiste du conflit d’intérêts. Il semble même que l’on aille au-delà aujourd’hui. Jean-François Copé aurait dû se démettre de ses fonctions depuis bien longtemps. Lundi, on a eu un grand numéro de communication de Jérôme Lavrilleux [bras droit de Jean-François Copé], un très opportun fusible qui pleurait devant les caméras au moment même où il savait qu’il allait bénéficier d’une immunité car il a été élu parlementaire européen dimanche soir. Tout cela ressemble à une mascarade.
Cette crise à droite peut-elle vous profiter?
Personne dans notre pays n’a intérêt à ce que les partis politiques chargés de mener le débat soient aussi déconsidérés ou dans un état de pourrissement aussi avancé. Je ne me réjouis pas de cette descente aux enfers de la droite républicaine. Nous avons besoin d’une droite républicaine et démocratique dans ce pays, comme il y a besoin d’une gauche.
Pensez-vous que cette affaire peut atteindre l’ancien chef d’Etat Nicolas Sarkozy?
Oui, et d’ailleurs iI y a plusieurs affaires qui lui tournent autour. Les juges cherchent à découvrir la vérité mais il a tout fait, jusqu’à maintenant, pour que la justice ne suive pas son cours. Il y a de fortes chances que cet argent ait aussi servi à la campagne de Nicolas Sarkozy. Ce n’est plus une affaire Copé, mais une affaire Copé-Sarkozy.
Cette histoire est vraiment extravagante. Jean-François Copé prend peut-être ses amis pour des imbéciles, sans doute prend-t-il aussi les militants pour de fieffés imbéciles qui ont beaucoup payé pour Nicolas Sarkozy. On a ici deux hommes qui se foutent vraiment de la gueule du monde.