POLITIQUEJean-Christophe Cambadélis tient sa revanche au PS

Jean-Christophe Cambadélis tient sa revanche au PS

POLITIQUELe député de Paris était passé près du poste de premier secrétaire en 1997 et 2012...
Enora Ollivier

E.O.

La gifle des municipales a accéléré les déménagements à tous les étages dans l’édifice de la majorité. Et à l’issue de ce nouveau remaniement, Jean-Christophe Cambadélis devrait prendre ces prochains jours la tête du Parti socialiste, remplaçant un Harlem Désir jugé «pas à la hauteur» par François Hollande.

L’arrivée de Jean-Christophe Cambadélis sonne comme une revanche pour le député de Paris, qui prétendait déjà au poste de Premier secrétaire en 1997 et en 2012. Il y a deux ans, il avait dû s’incliner face à l’ex-président de SOS Racisme considéré alors comme une personnalité plus consensuelle et qui avait reçu le soutien de l’exécutif - le même qui le lâche aujourd’hui.

Théoricien de la gauche plurielle

«Camba», l’ex-bras droit de Dominique Strauss-Kahn devenu soutien de Martine Aubry pendant la primaire, revient ainsi dans le jeu, à 62 ans. Réputé fin connaisseur de la cuisine politique à gauche – un «apparatchik», disent ses détracteurs -il devra remettre Solférino en ordre de marche.

Député de Paris depuis 1988 -avec une interruption entre 1993 et 1997-, Jean-Christophe Cambadélis a commencé sa carrière politique à l’extrême gauche. Adhérent dès 1969 à l’Alliance des jeunes pour le socialisme, branche jeune du Parti communiste internationaliste (PCI), il participe au congrès de scission de l’Unef et est le secrétaire général de l’Unef-ID en 1980. Il quitte le syndicat étudiant en 1983, continue sa vie militante au bureau politique du PCI mais rompt avec le parti trotskiste en 1985 et rejoint le PS l’année suivante, entrainant avec lui nombre de ses amis trotskistes. Il grimpe les échelons, se fait élire député en 1988 et devient numéro 2 du PS en 1997. Les années 2000 sont synonymes d’affaires pour l’homme politique, condamné pour recel d’abus de biens sociaux dans l’affaire Agos en 2000 et opur recel d’abus de confiance dans l’affaire de la Mnef en 2006.

Sa mission à la tête du Parti socialiste n’est pas mince, après la claque aux municipales et la déroute annoncée aux européennes. Mais Jean-Christophe Cambadélis a de l’expérience dans le domaine. Cet ancien proche de Lionel Jospin, dont il fut l’un des responsables lors des campagnes présidentielles de 1995 et 2002, est le théoricien et l’artisan de la «gauche plurielle» au gouvernement de 1997 à 2002. Certainement un plus pour gérer les courants du PS…