Il n’y aura pas de ministre Europe Ecologie-Les Verts au gouvernement. Et tout élu écologiste qui acceptera un poste sera exclu du parti, a prévenu EELV. «La direction du parti a refusé à sept voix contre trois», a précisé à l’AFP une source parlementaire. Dans un communiqué, la secrétaire nationale d'EELV, Emmanuelle Cosse, a ainsi indiqué que «malgré les propositions faites par Manuel Valls, les conditions en l'état ne sont pas réunies pour qu'Europe Ecologie-Les Verts participe au gouvernement. Nous serons des partenaires vigilants et présents pour que cette transition s'incarne dans des mesures d'ampleur.»

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Dès lundi, Cécile Duflot et Pascal Canfin avaient fait savoir que si Manuel Valls était nommé à Matignon, ils ne continueraient pas l’aventure gouvernementale. «Pas une question de personne mais d’orientation politique», avaient fait savoir les deux ministres quand bien même ils s’étaient affrontés avec Manuel Valls au moment de l’affaire Leonarda. Et si certains écologistes socialio-compatibles voulaient croire mardi dans la journée que c’étaient une «décision personnelle» qui n’engageraient pas forcément le parti, la décision de la direction n'étonne guère.

«Hollande était prévenu, en choisissant Valls, il a pris un risque avec les Verts, j’espère qu’il était calculé», riait jaune un député socialiste avant la décision d’EELV, qui comme beaucoup d’autres, pensait à un coup de bluff des écologistes pour obtenir plus de responsabilités gouvernementales. «Hollande a peut-être sublimé ses relations avec Cécile Duflot. De bonnes relations personnelles ne signifie pas de bonnes relations politiques», constatait un membre de la majorité qui se réduit désormais aux seuls socialistes et radicaux de gauche.

«Un acte déloyal»

Pourtant, Manuel Valls a ménagé les écologistes, ce mardi. A Emmanuelle Cosse, il a parlé d’un engagement fort en faveur de la transition énergétique et a promis le ministère de l’Ecologie –une de leur demande récurrente– s’ils le souhaitaient. Au total, trois maroquins ministériels auraient pu leur échoir. Mais rien n'y a fait.

Une décision qui constitue un «acte déloyal» des écologistes à l’égard du gouvernement, selon le porte-parole des députés socialistes, Thierry Mandon. Il y voit un «calcul politique»: «Ils joignent l’utile –se remettre en phase avec leur base très critique à l’égard du gouvernement –, à l’agréable – profiter du rejet du PS, comme on l’a vu aux municipales». Ce qui est encore plus agaçant à l’aune de l’accord électoral entre le PS et EELV en 2011, qui a accordé des sièges de députés aux écologistes. «On ne pourra pas se réjouir d’avoir fait élire un groupe de députés écologistes et voir qu’ils nous abandonnent au milieu du gué », grince-t-il.