POLITIQUEManuel Valls-Nicolas Sarkozy: Le jeu des sept ressemblances

Manuel Valls-Nicolas Sarkozy: Le jeu des sept ressemblances

POLITIQUEOn les a souvent comparés. Voici les principaux points qui rapprochent les deux hommes...
Anne-Laëtitia Béraud

Anne-Laëtitia Béraud

L’un est de gauche, l’autre de droite. L’un devient Premier ministre, l’autre est un ancien chef de l’Etat. Manuel Valls ressemble beaucoup au Nicolas Sarkozy des années 2000, lancé à conquête de l’Elysée. 20 Minutes dresse leurs points communs en sept points…

L’exposition médiatique

Etre partout, rapidement, et avec des caméras. Jusqu’à sa cure de silence annoncée lors de sa défaite à la présidentielle de 2012, Nicolas Sarkozy et Manuel Valls partagaient le goût de la médiatisation… même s’ils la critiquent par ailleurs. Les deux hommes ont également choisi d’exposer leur vie personnelle. Le couple Sarkozy-Bruni fait les beaux jours des revues people depuis le début de leur histoire à Disneyland Paris, en décembre 2007. Quant au couple formé par Manuel Valls et la violoniste Anne Gravoin, il s’affiche également dans le même type de revues. Et le nouveau Premier ministre a également choisi d’exposer sa famille, et notamment sa sœur, qu’il a aidée à sortir de la drogue.

Le rythme

Si Nicolas Sarkozy a marqué de son empreinte la place Beauvau, c’est qu’il a, entre autres, imposé un rythme intense de déplacements nationaux et internationaux, sur des sujets très variés: faits divers, catastrophes, ou encore manifestations religieuses. Manuel Valls s’est, dès sa nomination en mai 2012, aligné sur le même tempo, quitte à l’amplifier. Les deux hommes sont des adeptes d’«un déplacement par jour». Ce rythme s’imprime aussi dans la communication, très réactive et multisupports.

La popularité

Là encore, les deux hommes partagent des cotes de popularité record… avec une particularité pour Manuel Valls, qui réussit à séduire aussi à droite. Ce qui a donné l’idée d’un sondage, en juillet 2013, sur un duel Valls/Sarkozy au second tour de l’élection présidentielle. Et d’après Harris Interactive, c’était alors Manuel Valls qui sortait vainqueur de cette confrontation (49%), avec cinq points d’avance sur l’ancien Président (44%).

L’ambition

Pour l’un comme pour l’autre, une ambition affichée, sans complexe. Comme Nicolas Sarkozy, ministre de l’Intérieur en novembre 2003: alors qu’on lui demande s’il lui arrive de penser à l’élection présidentielle le matin lorsqu’il se rase, celui-ci lui répond: «Pas simplement quand je me rase.» Une petite phrase au retentissement énorme, qui amplifiera les hostilités avec le camp Chirac. Presque dix ans après, en juin 2013, c’est Manuel Valls qui affirme dans un entretien: «Si demain on me proposait d’autres responsabilités, je les assumerais, bien évidemment. J’ai toujours pensé que j’avais la capacité d’assumer les plus hautes responsabilités de mon pays.»

Les sujets de la sécurité et de l’immigration

L’un comme l’autre se sont positionnés sur les thématiques sécuritaires, et, une fois ministre de l’Intérieur, se sont coulés dans les habits de «premier flic de France», pour les incarner pleinement. A l’Elysée, Nicolas Sarkozy a régulièrement donné la priorité à ces dossiers. Leurs propos sur les Roms ont tous deux créé la polémique. Alors Président, Nicolas Sarkozy durcit sa politique avec son discours de Grenoble en 2010. Manuel Valls, en septembre 2013, a affirmé que ces «populations ont des modes de vie extrêmement différents des nôtres et qui sont évidemment en confrontation» et qui «ont vocation à revenir en Roumanie ou en Bulgarie». Des propos qui avaient brouillé Manuel Valls et l’écologiste Cécile Duflot, mais aussi le ministre lui-même, avec une partie de son camp. Manuel Valls s’est également montré inflexible dans le dossier de la jeune Rom Leonarda.

L’iconoclasme

Etre à contre-courant. C’est tout d’abord Nicolas Sarkozy, qui proposait un contrat civil pour les homosexuels en 2007. Multipliant les références aux figures de la gauche Jaurès et Blum pendant sa campagne pour la présidentielle de 2007, il avait ensuite pris soin d’ouvrir son gouvernement à des personnalités issues de la gauche, tels Eric Besson ou Bernard Kouchner. Pour Manuel Valls, c’est le dossier de la sécurité, pour lequel il s’est appuyé sur son expérience comme maire d’Evry. Alors député, il était allé à contre-courant de son camp, critiquant les 35 heures, approuvant la loi sur la burqa ou encore la TVA sociale du président Sarkozy.

Une amitié

… Celle d’Alain Bauer. L’ancien «monsieur sécurité-criminalité» de Nicolas Sarkozy pendant cinq ans est un copain de fac de Manuel Valls, parrain de l’un de ses fils. Ce qui n’a pas empêché Manuel Valls d’affirmer publiquement, et à plusieurs reprises, qu’il avait pris de la distance avec son ami de trente ans et qu’il ne pourrait plus travailler avec lui.