SCANDALEL'UMP dit accueillir «avec sérénité» l'ouverture d'une enquête préliminaire sur ses finances

L'UMP dit accueillir «avec sérénité» l'ouverture d'une enquête préliminaire sur ses finances

SCANDALE«Le Point» avait assuré que Jean-François Copé avait surfacturé des prestations à l'UMP...
Oihana Gabriel

O.G. avec AFP

Le parquet de Paris a ouvert le 5 mars une enquête préliminaire sur des accusations de prestations surfacturées à l'UMP par Event & Cie, filiale de la société de communication Bygmalion, a indiqué jeudi une source judiciaire qui confirmait une information du Monde.

Copé a attaqué l'hebdomadaire en diffamation

Fin février Le Point avait publié une enquête faisant état de telles surfacturations, notamment lors de la campagne présidentielle de 2012, par cette société fondée par deux proches du patron de l'UMP, Jean-François Copé. Ce dernier, comme Bygmalion, ont attaqué l'hebdomadaire en diffamation.

Risque de poursuites pour faux ou abus de confiance

Selon Le Point, Events & Cie aurait empoché au moins 8 millions d'euros durant la campagne de 2012, pour l'organisation des meetings. « On en est au stade des vérifications » sur ces accusations d'irrégularités de facturations, a prévenu la source judiciaire. Si elles devaient être constituées, les infractions susceptibles d'être constatées pourraient relever du faux ou de l'abus de confiance, a expliqué une source proche du dossier.

Contacté par l'AFP, l'avocat de Jean-François Copé, Me Hervé Temime, s'est refusé à tout commentaire.

Sapin savait selon l'UMP

L'UMP a affiché jeudi sa « sérénité » après l'ouverture d'une enquête préliminaire sur des accusations de surfacturation dans sa campagne présidentielle, tout en prenant « acte » que Michel Sapin en ait été informé à l'avance. « L'intégralité des comptes de l'UMP est à la disposition de la justice française », ajoute le texte.

Dans un communiqué, le premier parti d'opposition souligne avoir appris ce développement « par la presse », dit l'accueillir « avec sérénité » et prend « acte du fait » que le ministre du Travail « était informé de l'ouverture de cette enquête avant qu'elle ne soit rendue publique, puisqu'il l'a évoquée en direct ce matin sur Europe 1 ».

Le ministre a évoqué jeudi matin des « juges » qui « continueront à faire leur travail » au sujet de Jean-François Copé.

Le PS moque les «appels compulsifs à la démission» de la part de l'UMP

« Les juges ont une mission: établir la vérité, et la vérité des faits qui sont reprochés à Nicolas Sarkozy. Ou M. Copé, par exemple ! La semaine dernière, c'était M. Copé, la semaine d'avant c'était M. Sarkozy... Et je vais vous dire: la semaine prochaine, ce sera toujours MM. Copé et Sarkozy, car les juges continueront à faire leur travail », avait déclaré M. Sapin.

Le PS a immédiatement réagi à l'annonce de l'enquête préliminaire, assurant, dans un communiqué qu'on « comprend mieux aujourd'hui l'acharnement mis par le président de l'UMP à allumer autant de contre-feux, ses appels compulsifs à la démission de tel ou tel, ses attaques contre les institutions de la République ». Jean-François Copé a dénoncé à plusieurs reprises des « mensonges » de l'exécutif dans l'affaire des écoutes opérées sur Nicolas Sarkozy et a demandé le départ de la garde des Sceaux, Christiane Taubira.