VIDEO. Taubira monte au créneau pour se défendre
JUSTICE – Mise en cause dans l’affaire des écoutes, la ministre de la Justice est venue se défendre à l’issue du Conseil des ministres…Vincent Vanthighem
Scène surréaliste pour les journalistes habitués du Conseil des ministres. Alors qu’ils se rendaient, ce mercredi matin, dans la petite salle où Najat Vallaud-Belkacem, porte-parole du gouvernement, a l’habitude de faire son «compte-rendu», les médias ont eu la surprise de découvre que Christiane Taubira était présente. Mise en cause dans l’affaire des écoutes, la garde des Sceaux s’est invitée au pupitre pour se défendre. 20 Minutes revient sur ses principales déclarations…
«Non je n’ai pas menti!»
Lundi soir sur TF1, Christiane Taubira a assuré n’avoir pas eu connaissance des écoutes téléphoniques visant Nicolas Sarkozy. Mais, hier soir, sur le plateau de France 2, Jean-Marc Ayrault a assuré le contraire. «Je n’ai pas menti, a pourtant assuré Christiane Taubira, ce mercredi matin. J’ai sans doute été mal comprise.» D’autant que le journaliste de TF1 lui a demandé, selon elle, d’être «le plus simple possible» car elle ne s’adressait pas à des «experts judiciaires».
De fait, la garde des Sceaux assure avoir été avertie de l’ouverture d’une information judiciaire visant l’ancien président. «Mais je n’ai eu ni les dates, ni le contenu des interceptions téléphoniques», a-t-elle martelé, tout en lâchant qu’elle ne «démissionnerait pas».
«Informée le 28 Février»
Le procureur général de Paris a expliqué avoir averti la Chancellerie le 26 février. «Mes services m’ont remonté l’information le 28 février, a encore expliqué Christiane Taubira. Mais je n’ai été informée que de l’ouverture d’une information judiciaire.»
La garde des Sceaux a brandi devant les caméras de télévision les quelques feuillets «de synthèse» qu’elle assure avoir reçus. «Pensez-vous vraiment qu’il y a le contenu des écoutes téléphoniques dans l’épaisseur de ce dossier?», a-t-elle encore interrogé.
«Non je n’ai pas prévenu le ministre de l’Intérieur»
Christiane Taubira assure n’avoir pas informé Manuel Valls de l’ouverture de cette information judiciaire. Elle admet en revanche avoir «tenu au courant» le Premier ministre car il s’agit d’une affaire sensible. «Mais pas le président de la République!»
Quant à justifier pourquoi elle a averti Jean-Marc Ayrault, la garde des Sceaux est très claire. «Pour ne pas qu’il soit pris de court. Vous, les journalistes, semblez avoir de très bons réseaux d’information. Je devais donc l’informer au cas où il aurait eu à répondre à une question de la part d’un journaliste à ce propos», s’est-elle justifié, affirmant par ailleurs avoir découvert dans l’article du Monde des informations dont elle ne dispose pas dans la «synthèse» qui lui a été transmise.